Le président de l’Alliance pour la solidarité au Mali (Asma) dit ne pas se soustraire à ce choix qu’il a opéré depuis la présidentielle de 2013, tant il demeure convaincu de la validité et de la pertinence du projet présidentiel qui sous-tend son alliance au Président Ibrahim Boubacar Keïta.
Les lampions se sont éteints, hier dimanche, au Palais de la Culture Amadou Hampaté BA, sur le congrès ordinaire de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (Asma-CFP). Cette rencontre aura permis non seulement de toiletter les textes qui régissent le parti mais surtout de doter celui-ci d’un nouveau directoire de 82 membres, dirigé par Soumeylou Maïga qui rempile ainsi.
Premières du genre depuis la création de ce parti, le 19 mai 2013, par Soumeylou Boubèye Maïga (un transfuge de l’Adema), ces assises s’étaient ouvertes la veille, en présence des délégués venus des quatre coins du Mali et des milliers de militants. Les représentants d’une vingtaine de partis politiques amis avaient également répondu à l’appel, notamment Oumar Ibrahima Touré de l’APR, Moustapha Dicko et Ali Nouhoum Diallo de l’Adema/ Pasj, Siaka Diarra de l’UFD, Racine Thiam du CAP, Amadou Koïta du PS-Yelenkura, Modibo Kadjoké de l’APM-Maliko, et surtout ceux du RPM et du MPR. Pour planter le décor de cette cérémonie riche en couleurs, ce beau monde avait eu droit à la projection d’une vidéo d’une dizaine de minutes, dans laquelle on retrace la vie du jeune parti ainsi que certaines actions posées par Soumeylou Boubèye Maïga dans le cadre de son soutien à Ibrahim Boubacar Keïta, alors candidat à la présidentielle de juillet 2013.
A la suite de ce film documentaire, le Secrétaire général de l’Asma, Amadou Baba Cissé, s’est adressé à des militants excités, qu’il a remerciés pour la mobilisation exceptionnelle, témoignage, dit-il, de leur engagement pour le parti. Il s’est ensuite dit fier du travail abattu quand on sait qu’en seulement 18 mois d’existence, l’Asma-CFP compte 5 députés et 217 conseillers communaux dont 24 maires et 2 présidents de conseil de cercle. Membre non négligeable du groupe parlementaire APM (le deuxième en termes de nombre de députés après le groupe RPM), elle est aussi signataire de la Convention de la majorité présidentielle. Mais ce parcours n’est guère surprenant car, a rappelé M. Cissé, les hommes et les femmes qui ont fondé l’Asma l’ont fait avec la seule volonté de voir émerger un Mali digne où tout le monde a accès aux services socioéconomiques de base. Pour leur part, les représentants des partis amis avaient, tour à tour, magnifié les qualité et l’engagement militant du président de l’Asma-CFP que d’aucuns ont qualifiés d’homme politique avisé et averti. «Votre capacité de mobilisation est intacte. Je crois que les hommes politiques qui sont dans cette salle le savent. Cela est la réaffirmation de ce que vous savez faire», a apprécié le président de l’APR, Oumar Ibrahima Touré.
C’est un Soumeylou Boubèye ému mais d’une sérénité légendaire qui a d’abord livré un message en langue nationale bambara avant de prononcer son discours. Ainsi, il a réaffirmé le soutien de son parti au président de la République qu’il a titillé au passage. «Ce que je peux dire au président de la République en votre nom, c’est que vous le soutenez aujourd’hui comme hier, même s’il y eut des choses qui n’ont pas été de notre goût», a affirmé le président de l’Asma, rappelant aux siens que le moment est plus que jamais venu de serrer les rangs au regard de la difficulté de la conjoncture politique de notre pays. «La vérité doit être la base de toute collaboration. En nous alliant à Ibrahim Boubacar Keïta, nous n’avons demandé quoi que ce soit. Nous étions mus par les seuls intérêts du Mali». Et Soumeylou Boubèye de caricaturer en langue nationale, se référant à la mobilisation exceptionnelle en faveur d’IBK lors de la présidentielle : «Si vous confiez le tamtam de la communauté à quelqu’un qui ne s’y connait pas, un jour viendra où soit il aura des difficultés pour le battre soit il n’en aura même pas l’occasion. Avant qu’on en arrive là, que chacun (lui et nous) joue son rôle». Par ailleurs, il en a appelé aux militants du parti à ne pas céder aux rumeurs à son sujet, car «le chien peut poursuivre le hérisson, cela ne signifie pourtant pas qu’il peut s’en saisir». Comme pour dire qu’il est victime d’un acharnement.
Bakary SOGODOGO