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Insécurité et népotisme au sein de la police nationale : Passe d’armes entre Sada Samaké et Oumar Mariko
Publié le lundi 8 decembre 2014  |  Le 22 Septembre
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Oumar MARIKO.




C’est une véritable démonstration de force à laquelle on a assisté lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale du jeudi dernier. D’un côté, l’Honorable Oumar Mariko, déterminé à défendre certains de ses alliés policiers et, de l’autre, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, le général Sada Samaké, résolu à mettre de l’ordre et faire régner la discipline au sein de nos forces de sécurité (gendarmerie et police).

Selon Mariko, des remous incessants ont lieu à la police et la gendarmerie, depuis l’arrivée du général Sada Samaké à la tête du département de l’Intérieur. A l’en croire, ces remous vont des mutations arbitraires au gel de salaire et autres suspensions d’activités sans fondement juridique. Toujours selon lui, les populations sont exaspérées devant les comportements de certains agents des forces de sécurité, pourtant chargées d’assurer leur quiétude. «Nous sommes sujets aux sollicitations diverses. Les frustrations sont si énormes que nous avons choisi de vous adresser ces quelques questions orales dans l’espoir que vous prendriez la mesure de la situation pour nous éviter des crises dont notre pays n’a nullement besoin par les temps qui courent» , a-t-il déclaré. Avant de poursuivre: «Des élèves Commissaires et Inspecteurs ont été autorisés à subir une formation allant du 1er mars 2013 au 1er mars 2014. A la veille des examens sanctionnant la formation, le Directeur national de la police, sur votre instruction, a empêché les élèves Commissaires à subir les épreuves d’examen. Pourquoi n’avez-vous pas daigné permettre à ces agents de passer leurs examens? Qu’est-ce qui motive votre refus d’obéir à la loi en tant que soldat et ministre de surcroît? Vous aimez marteler que les forces de sécurité ne seront plus des dépotoirs d’incompétent, d’agents irrespectueux etc. Comment votre beau-frère, Ismaël Traoré et d’autres agents proposés à la radiation pour leur participation au coup d’Etat qui a échoué du 30 avril 2012 ont été récupérés sous vos yeux, ont-ils bénéficié d’avancement de catégorie et de mutation confortable? Qu’en dites-vous? Ne s’agit-il là d’un cas avéré de népotisme?».

Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère du ministre Samaké, réputé pour sa rigueur et son intégrité dans la gestion des affaires publiques. Selon le ministre de l’Intérieur, le policer, conformément à son statut, est obligé de servir là où il est muté. Selon lui, l’arrêté qui a accordé une promotion spéciale à certains policiers en leur octroyant le grade de Commissaire avait été annulé par la Cour suprême. Ce qui justifie, à l’en croire, la suspension de leur examen de sortie. Selon Sada Samaké, l’Honorable Mariko est très mal renseigné sur la gestion de la police. «Tant que je serai là, je ferai régner l’ordre et la discipline au sein de la police», a-t-il martelé. C’est pourquoi, le ministre Samaké a demandé au député Mariko de l’aider à ce que la police redevienne le corps exemplaire qu’elle fut jadis, avec des agents disciplinés, prêts à servir leur patrie. L’occasion était donc trouvée par le ministre pour réaffirmer son amour pour la police.


Par ailleurs, l’Honorable Oumar Mariko avait également interpellé le ministre de l’Economie et des finances sur la situation de la convention de vente d’actifs de l’ancienne BETRAM. Au cours de cette interpellation, le député SADI a estimé qu’aujourd’hui la BETRAM a plutôt été transformée en une société immobilière dont la plupart des bâtiments sont loués à la CFAO. Il a demandé au ministre des Finances s’il n’y a pas lieu de résilier ladite convention. En réponse, le ministre a effectivement reconnu que tout n’est pas clair dans ce dossier. C’est pourquoi il s’est engagé à mener une enquête pour mieux cerner la question.

Youssouf Diallo
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