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Mali-Pays-Bas : Le challenge de l’accès à l’eau pour tous
Publié le mardi 9 decembre 2014  |  L’Essor
Coopération
© aBamako.com par A.S
Coopération : arrivée du premier ministre Hollandais
Dans le cadre de la coopération Mali-Hollande, le président IBK a reçu le premier ministre Nerlandais




Il s’agit d’apporter des solutions appropriées aux problèmes liés à une bonne gestion de l’eau et à une allocation rationnelle et économique des eaux aux différents utilisateurs.

Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et son homologue néerlandais du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Lilliane Ploumen, ont signé hier un accord de subvention d’un montant de 6,76 milliards Fcfa. La cérémonie de signature était coparrainée par les Premiers ministres malien et néerlandais, Moussa Mara et Mark Rutte. Cet accord est relatif au financement du projet intitulé : « Appui au Programme de développement durable du Delta intérieur du Niger et au Programme de renforcement de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) ».

Cette subvention a une durée d’exécution de cinq ans, de 2015 à 2019. Le gouvernement contribue à hauteur de 1,17 milliard de Fcfa dans une opération destinée à améliorer les conditions de vie des populations et à réduire la pauvreté grâce à une meilleure connaissance des ressources en eau et leur gestion intégrée. Le projet va renforcer les capacités de gestion et d’information sur l’eau en vue d’une meilleure valorisation des ressources et d’une maitrise des effets du changement climatique.

De multiples problèmes affectent le fleuve Niger requérant une solution régionale, a constaté Abdoulaye Diop. « Il convient d’assurer la qualité de la gestion du programme dans le bassin guinéen du fleuve Niger. Il importe de promouvoir le dialogue politique avec les autorités guinéennes afin de stimuler l’intégration économique régionale dans le cadre de la gestion des ressources naturelles du bassin transfrontalier et assurer une planification adéquate et concertée dans une perspective de développement économique durable », a-t-il détaillé. Le ministre Diop a profité de l’occasion pour saluer l’engagement constant des autorités néerlandaises à développer avec notre pays, un partenariat stratégique fondé sur la paix, la sécurité, la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits humains.

Une coopération à laquelle le royaume des Pays-Bas est fortement attaché, a souligné Lilliane Ploumen : « L’eau est une nécessité. Nous devons apprendre à vivre avec l’eau. Et cela nous conduit à apprendre à vivre ensemble. D’où l’importance d’impliquer tous les acteurs de l’eau et à tous les niveaux, afin de réunir toutes les communautés parce que l’eau est un facteur d’union. Nous travaillons avec le gouvernement et la société civile pour l’accès à l’eau pour tous pour contribuer au développement du Mali et nous attendons beaucoup de cette coopération ».

UNE COOPERATION RICHE ET SALUTAIRE. Le chef du gouvernement fonde beaucoup d’espoir sur cette coopération. « Cet accord témoigne d’un acte de haute portée. La coopération avec le royaume des Pays-Bas est riche et salutaire. Les Pays-Bas est l’un des pays qui ont maintenu leur coopération en 2012. Nous n’avons pas de doute qu’elle se renforcera davantage », a indiqué Moussa Mara.

Navon Cissé, chargé de suivi-évaluation au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et de l’Eau, a présenté le programme GIRE qui bénéficie de cette subvention et rappelé que la coopération multiforme Mali-Pays-Bas a commencé depuis 1977 dans plusieurs secteurs comme l’eau, l’agriculture, la santé, l’éducation…

L’objectif de développement lié à l’eau est d’apporter des solutions appropriées aux problèmes liés à une bonne gestion de l’eau et une allocation rationnelle et économique des eaux aux différents utilisateurs. En passant par la préservation des écosystèmes par la réalisation de la vision sur l’eau à l’horizon 2025 et la mise en œuvre de la Politique nationale de l’eau.
Les ressources sont confrontées à plusieurs menaces auxquelles il faut faire face. Il s’agit de causes naturelles : les grands cycles climatiques, des phénomènes exceptionnels comme les inondations et sècheresses avec impacts ponctuels, rares mais violents. Elles sont aussi humaines : surexploitation de l’eau, déforestation et feux de brousse, rejets industriels, mines et orpaillage, mauvaises pratiques agricoles, gestion pastorale, changement global du climat, et aménagements hydrauliques.

L’urgence pour le programme GIRE est liée aux risques pour le développement économique, la dégradation des écosystèmes et la dépendance sur les cultures de crue, a énuméré Navon Cissé. Pour cela le programme s’articule autour de 5 composantes. La première est relative à la mise en œuvre de la Politique nationale de l’eau et la gestion du programme. Son objectif est de rendre fonctionnels les dispositifs de concertation, mettre en œuvre le Plan d’action de la GIRE, et gérer ledit programme de façon rationnelle. La deuxième composante porte sur les objectifs au niveau transfrontalier. Il s’agit de coopérer avec les pays adjacents, d’améliorer la coopération sur les eaux frontalières et d’assurer l’adaptation régionale aux changements climatiques.

La troisième composante concerne les objectifs au niveau national pour améliorer la connaissance des ressources en eau, atteindre la coopération durable entre les différentes parties prenantes, et optimaliser l’utilisation des eaux disponibles. La quatrième composante a trait aux objectifs au niveau local afin d’opérationnaliser la politique nationale de l’eau et la GIRE, d’améliorer l’utilisation locale de l’eau, et de préserver durablement les écosystèmes. La dernière composante concerne les objectifs de renforcement des capacités pour d’abord créer un lien entre la demande de capacités et la formation, ensuite améliorer le système éducatif dans ce secteur et renforcer les capacités des différentes parties prenantes.

Sous l’ancrage du ministère de l’Environnement, le programme GIRE sera doté d’un comité de pilotage, d’un comité de coordination, d’une cellule de mise en œuvre avec l’implication de tous les groupes d’acteurs dans l’exécution, d’une antenne locale à Mopti et d’une cellule légère à Kankan en Guinée.
Alhoudourou A. MAÏGA
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