La Cour, dans son audience du lundi 7 décembre, a condamné Oumar Coulibaly, âgé de 20 ans, apprenti chauffeur, à 5 ans d’emprisonnement ferme et au payement de 100.000 Fcfa d’amende pour avoir exercé une relation sexuelle avec Awa Konaté, âgée de seulement 3 ans. Lequel acte a été suivi de mort par étranglement.
Il ressort des faits de l’arrêt de renvoi que courant 2013, Oumar Coulibaly sympathisait avec des enfants âgés de moins de 13 ans du quartier sans fil (commune II de Bamako). Tantôt, il leur donnait des jetons, tantôt il leur offrait de petits cadeaux. Ce qui a permis à l’intéressé de gagner la confiance des parents des enfants dans le quartier puisqu’ils faisaient volontiers leur progéniture en compagnie de l’adolescent.
Comme à l’accoutumée, le 3 février 2013, vers 9 heures, Oumar Coulibaly a acheté des bonbons pour Awa Konaté, âgée de 3 ans, puis il l’amena dans un bâtiment inachevé, non loin du domicile familiale de la fillette. Se trouvant seul avec celle-ci, il la dénuda, la coucha sur des morceaux de briques et abusa d’elle sexuellement. Pour empêcher l’enfant de crier, à l’aide de sa main, il ferma sa bouche et son nez jusqu’à ce qu’il assouvit ses désirs. Toute chose qui entraina la mort de sa proie.
Ayant constaté le décès de sa victime, il la couvrit avec le bout de pagne qu’elle portait et alla se baigner au fleuve. Après cela, le violeur se rendit au domicile de sa victime pour regarder un match de football comme si de rien ne s’était passé. Sur place, quand il apprit la disparition la fillette, il s’ éclipsa.
Les investigations menées ont permis de détablir que la victime se trouvait avec Oumar Coulibaly. Sur dénonciation, celui-ci a été interpellé par le commissariat de police du 3ème Arrondissement et mis à la disposition de la Brigade chargée de la protection des mœurs et des enfants.
L’accusé avait reconnu les faits qui lui sont reprochés dans l’enquête préliminaire avant de se rétracter devant le juge d’instruction et à la barre.
Les deux témoins cités ( Zoumana Traoré, Awa Dembélé, homonyme de la défunte) ont abondé dans le même sens.
La partie civile, le père de l’enfant, a exposé les faits qui ont confirmé la culpabilité de l’accusé.
Le ministère public, représenté par Amadou Sangho, a déclaré que des éléments fondamentaux prouvent à suffisance les bien-fondés de l’accusation (le jour du forfait, la tentative de fuite au cours de l’enquête, la victime qui a reconnu dans un premier temps les faits avant de se rétracter, l’incohérence des propos de l’accusé concernant la connaissance de la fillette et de ses parents alors que les témoignages le prouvent).
A le croire, les faits sont d’autant plus graves qu’ils violent le droit à la vie. Ainsi, il a demandé à la Cour de retenir Oumar Coulibaly dans les liens de l’accusation et de ne pas lui accorder les circonstances atténuantes puisqu’il n’est pas à son premier forfait. Me Amadou Sangho a demandé à la Cour de condamner l’intéressé à une peine dissuasive. La Cour, présidée par Baya Berthé a reconnu l’accusé coupable des faits. Elle lui a toutefois accordé des circonstances atténuantes et lui a infligé une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme et le payement d’une amende de 100.000 Fcfa d’amende.
Falé COULIBALY