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Annonce de la libération imminente de l’otage français, Serge Lazarevic : Bamako devrait relâcher plusieurs dangereux terroristes en échange
Publié le mardi 9 decembre 2014  |  L’Indépendant




La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre au Mali et même au-delà. En effet, selon une source bien informée, des tractations seraient en cours pour libérer de dangereux terroristes (si ce n’est déjà fait) en échange de l’otage français, Serge Lazarevic. Rappelons que c’est lorsqu’il se trouvait à Hombori, le 24 novembre 2011, que ce dernier a été enlevé par AQMI, en compagnie de son compatriote Philippe Verdon qui, lui, a été retrouvé hélas mort d’une balle dans la tête, en juillet 2013.

Encore une fois, de dangereux terroristes seraient sur le point d’être relâchés sur le territoire malien. C’est, en tout cas, ce que laisse croire la nouvelle de la libération dite imminente de l’otage français Serge Lazarevic. La source qui révèle l’information affirme qu’elle provient d’un élu d’une localité au nord du Mali. Cette libération serait rendue possible après des tractations en vue de relâcher plusieurs dangereux terroristes détenus à Bamako. Selon la même source, ces derniers sont en route pour le Niger où les attend un négociateur pour faciliter l’échange.

L’auteur de l’évasion collective et spectaculaire survenue le 16 juin dernier à la prison centrale de Bamako, Mohamed Aly Ag Wadoussène et son complice Haïba Ag Acherif – tous deux impliqués dans l’enlèvement de l’otage français en 2011 – feraient également partie des terroristes qui seront relâchés. Pour notre part, après recoupement, il nous est revenu que des tractations pour cet échange sont bien en cours et seraient même entrées dans leur dernière phase.

Le principal négociateur dans ce dossier ne serait autre que Moustapha Ould Limam Cherif qui était, jusque-là, conseiller spécial du président déchu du Burkina Faso, Blaise Compaoré. L’homme, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par les autorités mauritaniennes, rend également le même service pour bon nombre de chefs d’Etat ouest-africains.

Il était également la pièce maîtresse dans la libération de plusieurs otages occidentaux détenus dans le Sahel dont les Espagnols Roque Pascual et Albert Vilalta, relâchés en août 2010.

IBK sur les traces d’ATT ?

On se rappelle qu’en son temps, le président ATT avait fait l’objet de plusieurs critiques souvent très acerbes dans sa gestion des prisonniers terroristes. Ce, à la faveur d’un procès considéré par certains comme un » simulacre » intervenu en 2010 à l’issue duquel quatre dangereux terroristes ont été libérés en échange de l’otage français Pierre Camatte . Ce qui avait valu en son temps la vive désapprobation de certains pays comme l’Algérie et la Mauritanie qui ont rappelé leurs diplomates à Bamako en » consultation « plus d’une année.

L’un d’entre eux, Senda Ould Boumama, était très recherché en Mauritanie après son implication dans l’attentat commis dans un camp militaire au nord de ce pays. Un autre de nationalité algérienne, était activement recherché par les services de son pays pour plusieurs attentats meurtriers et dévastateurs.

Ainsi, à observer certains événements récents, on serait tenté de dire que l’actuel pouvoir au Mali ne fait pas mieux. Pourtant, après l’échange de prisonniers entre Bamako et les groupes armés à la veille du lancement de la phase initiale des pourparlers d’Alger en juillet dernier, les autorités avaient clairement dit que » les prisonniers des mouvements armés, faisant objet de procédure judiciaire pour des actes criminels ne sont pas concernés par cette mesure « . Mais il semble que cette déclaration est loin d’être respectée.

La FIDH avait fustigé la libération sans procès du juge islamiste de Tombouctou, Ag Alfousseyni Houka Houka, intervenue le 15 août alors qu’il était accusé de graves violations des droits humains notamment les sentences qu’il a prononcées contre d’innocents citoyens allant de la lapidation à l’amputation et d’autres formes d’exactions barbares. C’est le même cas pour Yoro Ould Daha, l’un des anciens responsables de la police islamique de Gao, libéré en août dernier après s’être passé pour un repenti en intégrant les rangs du MAA-loyaliste et un collabo de l’armée française.

Lui aussi est accusé de plusieurs violations avérées des droits humains. Malgré tout, il ne risque pas de répondre de ses actes vu la tournure actuelle des événements. Ce qui nous pousse à nous demander si l’histoire n’est pas en train de se répéter tant la gestion de ce dossier semble échapper à la volonté seule des autorités maliennes.

Dans une étude récemment publiée, ce sont plusieurs milliards d’euros qui sont versés par les pays occidentaux pour la libération de leurs otages au Sahel.

A cela s’ajoutent de nombreux dangereux terroristes également libérés en échange des otages occidentaux. Une situation qui explique sans doute la recrudescence des attaques terroristes de manière asymétrique au nord du Mali.

Massiré Diop
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