Colosse d'origine serbe, 1m98 et 120 kilos au
moment de son enlèvement, Serge Lazarevic, 51 ans, travaillait sur un projet
de cimenterie lorsqu'il a été enlevé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)
à Hombori, au Mali, le 24 novembre 2011.
"Un roc", c'est ainsi que le décrit sa fille. Né à Belgrade le 18 juin
1963, Serge Lazarevic, a travaillé dans les secteurs de la sécurité et de la
construction, avant de se lancer tardivement sur un projet en Afrique.
Il était en voyage d'affaires avec un autre Français, Philippe Verdon,
lorsqu'ils ont tous deux été saisis par un groupe d'hommes armés dans un petit
hôtel de Hombori, bourg situé entre Mopti et Gao, dans le nord du Mali.
L'enlèvement avait été revendiqué par Aqmi, qui avait présenté les deux
hommes comme des agents des services de renseignement français. Des soupçons
qui avaient un instant été étayés dans les médias par la personnalité de
Philippe Verdon, retrouvé mort d'une balle dans la tête en juillet 2013,
décrit par ses proches comme un touche à tout attachant, au passé d'aventurier
du Soudan à Madagascar en passant par les Comores.
Quant à Serge Lazarevic, il avait été confondu avec un homonyme, mercenaire
dans les Balkans et en République démocratique du Congo.
Barbe fournie, amaigri, bonnet noir et tunique grise: Serge Lazarevic était
apparu, filmé dans l'habitacle d'un pick-up, dans une vidéo diffusée par Aqmi
le 17 novembre dernier. Il déclarait être malade et estimait que sa vie était
en danger.
- 'libre pour Noël' -
La présidence française avait confirmé "l'authenticité" de la vidéo, une
"preuve de vie récente attendue depuis longtemps". Et fin novembre, le
président nigérien, Mahamadou Issoufou, s'était déclaré "optimiste" sur la
libération de l'otage français.
Il aurait été détenu par le même chef rebelle qui a fait assassiner deux
journalistes français de RFI en novembre 2013.
Dernier otage français, Serge Lazarevic, qui a la double nationalité
française et serbe, a été détenu pendant près d'un mois en compagnie de
Thierry Dol, l'un des quatre otages travaillant pour le groupe nucléaire
français Areva et une filiale de Vinci au Niger, détenus pendant trois ans
avant d'être libérés en octobre 2013.
Mais les deux hommes n'avaient pas pu se parler, selon Diane Lazarevic, la
fille de Serge. "Ils étaient chacun sous un arbre, avec interdiction de se
parler (...) Ils pouvaient simplement se faire des signes, pouce en l'air pour
dire que ça allait, pas de pouce les jours où cela allait moins bien",
a-t-elle raconté.
Le 18 novembre, Diane Lazarevic avait exhorté le président François
Hollande à "mettre les bouchées doubles" pour obtenir la libération de son
père "le plus vite possible", "pour Noël". Un voeu exaucé.
bur-thm/at/phc