La ville de Mopti abrite depuis hier, et cela pour deux jours, la Conférence régionale sur les conventions locales de pêche. La cérémonie d’ouverture de la session au gouvernorat, a été présidée par le ministre du Développement rural, le Dr Bokary Treta, qui était accompagné par plusieurs membres de son cabinet. Les autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières de la Venise malienne ont assuré une mobilisation à la hauteur de l’événement.
La conférence réunit les délégations des gestionnaires coutumiers et les acteurs de la gestion des pêcheries des cercles de Mopti, Youwarou, Ténenkou, Djenné, Bankass et Douentza.
Elle est conçue comme un cadre fédérateur d’échanges visant à renforcer le dispositif institutionnel relatif aux principes et conditions de la pêche et de l’aquaculture. L’objectif principal recherché étant de contribuer à la résolution des conflits de pêche à travers les règles locales de gestion des pêcheries en vue d’asseoir une paix sociale et définitive en milieu pêcheur. D’où le thème : « Les conventions locales dans la région de Mopti : leur rôle dans la prévention et la gestion des conflits ».
A partir de ce thème principal, les participants discuteront de plusieurs sous thèmes allant de l’explication des textes législatifs et réglementaires à l’origine des conflits, en passant par les synthèses d’exploitation. Des recommandations, des propositions de plan d’actions et un code de conduite devant régir l’activité de pêche, sont attendus.
UN SECTEUR PORTEUR. Le Mali est l’un des plus gros producteurs de poissons d’eau douce d’Afrique. A ce titre, le sous-secteur de la pêche constitue un pilier important du développement rural. En 5ème Région, la pêche est d’une importance capitale tant au niveau économique, politique que social. Le delta central du Niger est une vaste plaine inondable située au milieu d’un paysage sahélien riche en ressources naturelles et présentant des écosystèmes variés (lacs, mares, chenaux, forêts inondables, bourgoutières). La superficie inondée par le fleuve varie entre 200 000 et 300 000 km2.
De 1954 à 1994, 130 espèces de poissons y ont été signalées. La production annuelle est, en moyenne, estimée entre 50 000 et 100 000 tonnes de poissons. Dans l’ensemble de la région, la pêche s’effectue sur le fleuve et tous les autres cours d’eau. Mais l’amorce d’une tendance à la baisse du volume des captures annuelles de poissons est sensible ces 30 dernières années suite à la sécheresse récurrente, aux changements climatiques et surtout à l’introduction de méthodes inadéquates de pêche.
UN INTÉRÊT PARTICULIER.
Le secteur du développement rural revêt un intérêt particulier pour les hautes autorités du pays. Cela se confirme notamment dans les grandes orientations données dans la Loi d’orientation agricole (LOA) et la Politique de développement agricole (PDA) dont les instruments de mise en œuvre sont le Programme national d’investissement prioritaire du secteur agricole (PNIP-SA) et le Plan national d’investissement du secteur agricole (PNISA) en cours de préparation. Le premier responsable du département, le Dr Bokary Treta, a rappelé que la ligne directrice de la Politique de développement agricole est la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
En ce qui concerne particulièrement le sous-secteur de la pêche, le ministre a indiqué que les stratégies d’intervention viseront à augmenter la contribution du sous-secteur à la croissance économique du pays, et ceci, dans une logique d’exploitation durable des ressources halieutiques et de développement de l’aquaculture. Pour ce faire, le ministre a particulièrement insisté sur l’implication de tous les acteurs dans une perspective de prise en charge des intérêts communs. C’est à ce prix, dira Bokary Treta, que nous pourrons relever les multiples défis liés à la pêche dans la région.
Enfin, le ministre a invité tous les participants à des réflexions poussées et une analyse critique sur le thème de cette conférence afin que se dégagent des recommandations pertinentes permettant d’atteindre les objectifs assignés au sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture dans le cadre du développement économique et social de notre pays.
Envoyé spécial
Lougaye ALMOULOUD