L’organisation internationale aidera notre pays à affiner le diagnostic et proposera des remèdes pour relever notre économie des séquelles de la crise.
Le Premier ministre Moussa Mara a présidé, hier dans la salle de conférence de la Primature, une réunion de haut niveau qui a regroupé une importante délégation de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) conduite par le chef du comité d’aide au développement, Erik Solheim, la troïka des partenaires techniques et financiers (PTF) de notre pays et plusieurs membres du gouvernement. L’OCDE répondait à une invitation que lui avait adressée le chef du gouvernement lors du Forum économique sur l’Afrique. A cette occasion, Moussa Mara avait effectué une visite de prise de contact, suivi d’une séance de travail au siège de l’organisation à Paris.
Au sortir des échanges, les deux parties avaient promis de prolonger les contacts à Bamako par l’envoi d’une délégation pour établir un pont de coopération plus robuste. C’est dire que la requête du Mali a bénéficié de beaucoup d’attention de l’OCDE, une organisation aux compétences avérées dans la mobilisation de la communauté des bailleurs de fonds au chevet des pays en difficulté, notamment les pays qui sortent d’un conflit ou qui souffrent de déséquilibres économiques.
Généralement, les diagnostics posés par les experts de l’organisation sont justes et la thérapie proposée donne de bons résultats. C’est le cas du Sri Lanka où Erik Solheim a contribué à éteindre le feu de la guerre civile qui consumait le pays depuis des décennies. L’OCDE a aidé les protagonistes à concilier leurs positions jusqu’à la signature d’un accord de paix. Le Vietnam aussi a bénéficié de l’appui de l’OCDE. Ce qui lui a permis de passer du statut de pays importateur net de riz dans les années 80 à celui de pays exportateur.
Aujourd’hui, ce pays figure dans la liste des « Dragons » d’Asie avec son 2ème rang d’exportateur de riz dans le monde.
C’est donc pour bénéficier de l’expertise éprouvée de l’OCDE que le Premier ministre a approché cette organisation. La rencontre préliminaire d’hier a permis de poser les balises de la future coopération. Selon Erik Solheim, il ne s’agit pas pour son organisation de s’impliquer dans le processus entamé à Alger sous l’égide de la médiation algérienne et de la communauté internationale, mais d’en suivre l’évolution afin de mobiliser toutes les énergies positives de cette même communauté en faveur des priorités du Mali. Dans la seconde étape de son partenariat, l’OCDE envisage d’organiser une table-ronde des bailleurs de fonds pour mobiliser les ressources économiques et financières pour la mise en œuvre des objectifs de développement proposés dans le futur accord.
Cette mobilisation se fera sur la base des priorités définies par le gouvernement. Déjà Moussa Mara a tracé les contours de ces priorités en évoquant les grands chantiers structurants, en particulier les infrastructures de transport, l’énergie pour stimuler les secteurs productifs. Le Premier ministre a sollicité l’accompagnement de l’OCDE dans la mobilisation des investissements étrangers à destination du Mali et également la formation de nos agents pour accroître notre capacité de mobilisation de ressources internes afin de doper la croissance. Lors donc de la réunion, les différentes parties ont souligné la nécessité d’élaborer une stratégie de relance de notre économie après la crise.
L’OCDE est une organisation internationale d’études économiques, dont les pays membres (des pays développés pour la plupart) ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle encourage le libre-échange et la concurrence pour favoriser l’innovation et les gains de productivité. Pour lutter contre le chômage, l’OCDE recommande notamment la flexibilisation du marché du travail. La conception économique de l’Organisation de coopération et de développement économique se veut surtout pragmatique et préconise les politiques qui, de son point de vue, ont donné les meilleurs résultats au sein des pays membres. Tout en soulignant les ajustements indispensables et la nécessité de protéger les employés, et pas seulement les emplois, elle encourage la mondialisation économique et l’ouverture des marchés. Pour établir ses études économiques, l’OCDE s’appuie sur des données économiques qui sont parmi les plus fournies au monde.