© aBamako.com par Momo
Atelier sur la contribution des dépositaires des coutumes Bamako, le 9 Décembre 2014, atelier sur la contribution des dépositaires des coutumes |
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Atelier sur la contribution des dépositaires des coutumes Bamako, le 9 Décembre 2014, atelier sur la contribution des dépositaires des coutumes |
Réunis en séminaire, ces responsables vont identifier dans notre histoire ancienne et contemporaine, des leviers utilisables dans la stratégie nationale de sortie de crise.
Les travaux d’un séminaire de haut niveau sur la contribution des dépositaires des légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles au processus de paix et de réconciliation nationale, ont débuté hier à l’hôtel Radisson Blu. La rencontre de 2 jours est initiée par la Fondation Balanzan pour la gouvernance et la stabilité grâce à un financement de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Notre pays retrouve progressivement la stabilité après plus de deux années d’une crise sociopolitique et sécuritaire qui a ébranlé les fondements de l’Etat et mis en péril l’unité et la cohésion de la Nation. Le retour à une paix durable passe par la restauration d’un climat de confiance mutuelle, la construction et la consolidation d’un « nouveau vivre ensemble » entre tous les Maliens au-delà des appartenances ethnique, religieuse, régionale et politique.
D’où la nécessité d’instaurer un dialogue intra et inter communautaire pour renforcer la cohésion sociale, l’unité et la solidarité nationales. A cet égard, les dépositaires des légitimités coutumières et religieuses, gardiennes des valeurs de la société malienne, des principes et des croyances spirituelles constituent des relais et des interfaces clefs dans la sensibilisation, la mobilisation et la dissémination de l’information sur la consolidation de la démocratie et de la paix.
Ayant constaté que la consolidation de la paix dans les pays sortant de crise constitue une des dispositions phares de la Déclaration de Bamako sur les pratiques de la démocratie, des droits et des libertés ainsi que de la Déclaration de Saint-Boniface sur la prévention des conflits et la sécurité humaine, la Fondation Balanzan pour la gouvernance et la stabilité a noué avec l’Organisation internationale de la francophonie un partenariat technique et financier pour organiser le présent séminaire.
La Fondation Balanzan avait aussi sollicité la collaboration du Haut conseil des collectivités et de certains départements ministériels. Les travaux du séminaire ont ainsi été présidés par le premier responsable du Haut conseil des collectivités et parrain de l’évènement, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara. C’était en présence du ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno A.O.H. Diallo. Etaient également présents, le président de la Fondation Balanzan, Moussa Makan Camara, les chefs coutumiers, les représentants de l’Archevêque de Bamako, du Haut conseil islamique, des artistes et des leaders d’opinion.
La rencontre se propose de mobiliser les dépositaires des légitimités coutumières et religieuses pour le renforcement de la cohésion nationale et la redéfinition de nouveaux paramètres du destin national. Espace de réflexion et d’action, cadre d’échange et de dialogue inclusif, instrument de partage d’expériences et de renforcement des capacités dans divers secteurs de la gouvernance, le séminaire va s’attacher à appréhender la nature, les enjeux, les défis et les conséquences des crises cycliques intervenues dans notre pays, les conséquences aux niveaux national et régional au triple plan géopolitique, sécuritaire et du développement.
Les participants vont s’employer à identifier dans l’histoire politique ancienne et contemporaine du Mali, les pratiques et les pactes, générés par les coutumes et les cultes, et usités par les chefs coutumiers, les leaders religieux et guides spirituels, les grands artistes, les « niamakalaw » dans la résolution des crises internes au sein des grands empires et des prestigieux royaumes et principautés du Mali.
La finalité de ce processus, a annoncé Moussa Makan Camara, est d’identifier avec les participants quelques leviers pour les inscrire dans une stratégie nationale de sortie de crise. Pour lui, les avis des chefs coutumiers et guides religieux sont d’autant plus importants qu’ils aideront à formuler des recommandations pertinentes, en synergie et en convergence avec les légitimités issues du processus démocratique au travers des élections.
Aux chefs de villages, de fractions et de quartiers, venus de Kayes à Kidal, aux chefs de culte, aux représentants de la société civile, aux « niamakalaw », aux artistes, hommes et femmes de culture, le président de la Fondation Balanzan demandera de rétablir la cohésion sociale, d’aider à l’enracinement de la démocratie pluraliste, de restaurer la confiance en servant de relais entre les entités constitutives de la Nation et l’Etat.
Pour le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno A.O.H. Diallo, notre pays a aujourd’hui besoin de ce genre d’espace pour le retour définitif de la paix. Il s’agit, selon lui, à travers ce séminaire, de redonner à notre société tout le rôle qu’elle peut jouer dans la sortie de crise de notre pays.
Le président du Haut conseil des collectivités a expliqué que ce forum posait les jalons de la mise en cohérence d’initiatives dans la perspective d’une mobilisation citoyenne effective autour du dialogue, du pardon, de la réconciliation et de l’instauration d’une paix durable. En réunissant les dépositaires de légitimités coutumières, culturelles et socioculturelles autour d’une table avec les élus locaux et nationaux, des cadres politiques, d’éminentes personnalités, la Fondation Balanzan, selon Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, a perçu les enjeux réels et les défis de la crise multidimensionnelle de 2012.
M. A. TRAORE