L’honorable Bourama Tidiane Traoré et ses avocats ont donné leur version des faits, de l’incident du 25 novembre 2014 au tribunal de Ouéléssebougou à la libération du député le 3 décembre 2014 à la Maison de la presse le 6 décembre 2014. Pour prouver la véracité de sa déclaration, le député a juré sur le Saint Coran. Pourtant, le 25 novembre dernier, il n’a pas eu la foi nécessaire de se retirer du tribunal et de laisser le juge prier quant-il a vu celui-ci finir ses ablutions. L’honorable s’est-il laissé trimballer par le Satan ? Analysons la forme.
Le député élu à Kati, Bourama Tidiane Traoré, dans son intervention, a rappelé que le juge de paix à compétence étendue de Ouéléssebougou, Amadou Bocar Touré dit Diadié est en fonction depuis 8 mois. Autrement dit, depuis avril 2014 le juge est en fonction, mais c’est en novembre 2014, précisément le mercredi 19, que le député a rendu une visite de courtoisie au juge.
Ensuite, il dira « Je suis passé le voir le mardi 25 novembre vers 18 heures après deux tentatives d’appel téléphonique infructueuses. Quand je suis arrivé au tribunal, j’ai trouvé une dizaine de personnes qui l’attendaient en dehors de la cour, dont le vieux Samba Traoré de Dafara et Soumaïla Bagayoko dit Djinè. Je leur ai demandé si le juge était sur place. Ils m’ont répondu par l’affirmatif en disant que je peux rentrer par la petite porte car le portail était fermé.» A ce niveau, la question qu’on doit se poser est de savoir pourquoi les gens qui attendaient le juge étaient dehors et avaient quelle qualité pour dire au député de rentrer chez lui?
Il poursuit : « Dans la cour, j’ai trouvé que le juge s’apprêtait à prier. Je lui ai gentiment demandé d’accomplir la prière du soir tout en lui disant que moi aussi je voudrais prier. Il m’a répondu que sa séance de prière prend beaucoup de temps, qu’il souhaite échanger d’abord avec moi.»
Une question mérite d’être posée. Pourquoi quelqu’un qui a pu brandir le Coran pour attester la véracité de ses dires, n’a-t-il pas eu la patience et la foi nécessaires de laisser son prochain qui vient de terminer ses ablutions de prier tranquillement? Surtout pour la prière du soir dont la période est très courte ? Malgré l’insistance du juge, le député en « bon musulman »devait reporter la visite et se retirer.
Le député a laissé entendre ensuite: « C’est comme ça qu’il m’a conduit à son bureau où je lui ai dit que je suis venu partager des informations avec lui au sujet d’un litige foncier dans mon village dont il est saisi, Bananzolé. Je lui ai dit que c’est un dossier qui concerne les membres d’une même famille et que malgré les appels incessants à l’apaisement, la tension reste vive. Je lui ai dit que c’est une situation qui m’inquiète et que je suis venu lui apporter, s’il le souhaite, ma petite contribution pour apaisement du climat.
Il m’a répondu avec un ton sec qu’ils ne sont pas de la même famille. Et que si tel était le cas, on aurait réglé le différend dans le vestibule.
J’ai continué dans les explications en lui disant que parmi les deux parties en conflit, il y a une qui vit à Bamako. Il m’a alors dit sous un ton violent qu’il connait son travail et que ce n’est pas moi qui vais lui apprendre à exercer son boulot, avant de me demander de quitter son bureau.
Je l’ai prié de m’écouter. Il a insisté en me demandant de sortir de son bureau. Malgré ma tentative de le faire revenir à la raison, il ne m’a pas écouté. Il s’est mis à me pousser énergiquement jusqu’à la porte, tout en me disant qu’il ne veut plus me voir chez lui.»
Sur ce passage, nous avons une question. D’après l’honorable Bourama Tidiane Traoré, c’est le juge qui lui a dit de rester pour qu’il puisse échanger d’abord, chose qu’il a acceptée. Pourquoi donc n’a-t-il pas accepté de sortir quand le juge le lui a demandé ?
L’honorable Bourama Tidiane Traoré reconnait également son refus de sortir du bureau du Commandant de Brigade (CB) quand celui-ci lui a demandé de partir.
Après l’indicent au tribunal de Ouéléssebougou, l’honorable Bourama Tidiane Traoré, député du parti présidentiel, a affirmé avoir appelé en premier l’honorable Mamadou Hawa Gassama, député de l’opposition.
Pourquoi n’a-t-il pas informé d’abord le président de l’assemblée nationale ou le président du groupe parlementaire Rpm ? Pourquoi un député du parti présidentiel fait d’abord appel à un député de l’opposition en rescousse ? Pourquoi le choix de l’honorable Bourama Tidiane Traoré est-il tombé sur l’honorable Mamadou Hawa Gassama ? Faut-il le rappeler que l’honorable Mamadou Hawa Gassama est cité à tort ou à raison dans plusieurs scandales (agressions physiques, menaces et intimidations).
En conclusion, le député élu à Kati, Bourama Tidiane Traoré a juré sur le Saint Coran qu’il n’a jamais porté la main sur le juge Diadié.
On s’est posé ces questions, parce que la parole a été refusée à la presse lors de la conférence du député Bourama Tidiane Traoré, le samedi 6 décembre 2014 à laquelle étaient conviés les journalistes à la Maison de la presse.