L'homme tué, à la tête d'un groupe islamiste créé en 2013, était le commanditaire de l’enlèvement de Gilberto Rodrigues Leal, un otage français dont la mort a été annoncée en avril.
Un haut responsable d’un groupe jihadiste au Mali, Ahmed el Tilemsi, a été tué dans une opération des forces françaises dans la région de Gao (nord) au cours de laquelle une «dizaine de membres armés d’un groupe terroriste» ont été «neutralisés», a annoncé jeudi l’armée française.
«Cette nuit, suite à un renseignement d’opportunité, les forces françaises ont conduit une opération dans la région de Gao en coordination avec les autorités maliennes», a annoncé à la presse le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’armée. Il a précisé qu’Ahmed el Tilemsi (nom de guerre d’Abderrahmane Ould el Amar) avait été tué, et une dizaine d’hommes armés mis «hors de combat».
«Nous avons porté un coup très dur aux activités» d’al-Mourabitoun, s’est félicité le colonel Jaron. Ahmed el Tilemsi «était une cible de haute valeur. Nous le traquions depuis plusieurs jours», a indiqué une source gouvernementale française, précisant que le raid français, qui s’est déroulé dans la nuit de mercredi à jeudi, n’était pas lié à la libération de l’otage français Serge Lazarevic, intervenue mardi.
UN GROUPE ISLAMISTE ARMÉ CRÉÉ EN 2013
Al-Mourabitoune est un groupe islamiste armé créé en août 2013 suite à la fusion du groupe des Signataires par le sang de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, ex-chef d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), dont le Malien Ahmed el Tilemsi était l’un des chefs.
Selon la source gouvernementale française, el Tilemsi était le commanditaire de l’enlèvement de Gilberto Rodrigues Leal, un autre otage français, dont la mort a été annoncée en avril mais le corps jamais retrouvé. Gilberto Rodrigues Leal avait été enlevé dans l’ouest du Mali en novembre 2012 et le Mujao avait revendiqué son kidnapping.
Quelque 1 400 soldats français sont actuellement déployés au Mali, dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane qui mobilise au total quelque 3 000 hommes dans cinq pays de la bande sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad).