Le Comité malien joue un rôle pilote dans l’ensemble francophone, mais se trouve confronté à un problèmes de ressources.
La structure a enregistré des résultats remarquables au point de faire figure de leader en Afrique de l’ouest et même dans le monde francophone. Pourtant tous ces acquis pourraient être remis en cause par la désaffection des bailleurs. Tel est le cri d’alarme lancé lors des travaux de la 8è session du Comité national du Codex alimentarius ouverts jeudi dernier dans la salle de conférence de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA). Placé sous la présidence du président dudit comité, le professeur Boubacar Sidiki Cissé, l’événement a réuni l’ensemble des membres du Comité.
La commission du Codex alimentarius, il faut le rappeler, a été créée pour mettre en œuvre le programme mixte FAO /OMS sur les normes alimentaires. Programme qui a pour objectif de protéger la santé des consommateurs, d’assurer des pratiques loyale en matière de commerce des aliments et de promouvoir au niveau international la coordination de tous les travaux en matière de normes alimentaires. Devenu une référence universelle, le Codex Alimentarius mondial fait autorité auprès des consommateurs, des producteurs et des transformateurs des denrées alimentaires, des organismes nationaux de contrôle des aliments et des acteurs du commerce international des produits alimentaires. En effet, a expliqué le professeur Boubacar Sidiki Cissé, la conception de normes et de directives, basées sur les données scientifiques les plus récentes à travers une analyse des risques, n’est pas à la portée des pays en voie de développement comme le notre. D’où la mise en place de la commission du Codex alimentarius à laquelle notre pays a adhéré depuis 2003.
Parlant des activités de son comité, le professeur Cissé indiquera qu’en plus des actions de renforcement de l’infrastructure nationale de la sécurité sanitaire des aliments, le Comité a contribué au renforcement des capacités des membres des Comités nationaux Codex du Cameroun, du Gabon et du Tchad. Il a en outre préparé du document du projet d’élaboration de la norme régionale pour le beurre de karité. Il faut également noter sa participation à la préparation du protocole de recherche du projet sous-régional du FANDC relatif à l’étude sur l’alimentation totale mise en œuvre par la FAO. Le comité a également pris part à la conduite de l’étude sous-régionale sur la contamination du sorgho par les mycotoxines en Afrique, étude financée par le Fonds fiduciaire FAO /OMS.
UN HANDICAP INÉDIT.
L’année 2013, a fait remarquer le professeur Cissé, a été marquée par deux évènements majeurs du système national de la sécurité sanitaire des aliments dans notre pays. Il s’agit du 10è anniversaire de l’ANSSA et de la commémoration des 50 ans de la commission du Codex alimentarius.
Le président du comité a par ailleurs souligné qu’au cours de ses dix années d’existence l’Agence a mené des actions toutes destinées à impulser un changement de mentalités et de comportement chez les populations et à asseoir la culture de la qualité. Aussi, en reconnaissance à la visibilité du Comité national du Codex du Mali et à sa participation de qualité aux activités du Codex au niveau national, régional et sous-régional et international, la communauté internationale lors de la 37è session de la Commission du Codex alimentarius tenue à Genève en juillet dernier a élu notre pays en la personne du docteur Mahamadou Sako, directeur général adjoint de l’ANSSA, comme vice-président de la Commission pour un mandat de trois ans non renouvelable.
Ces performances n’empêchent pas le Comité d’être confronté à de sérieux défis. En effet, la crise mondiale a eu des répercussions sur le fonctionnement de la Commission qui a été obligé d’entamer une profonde restructuration. Selon le professeur Cissé, la raréfaction des appuis financiers des pourvoyeurs de fonds traditionnels a entrainé la fin de l’aide du Fonds fiduciaire FAO /OMS pour un certain nombre de pays dont le nôtre. A ce handicap inédit s’est ajoutée la crise qu’a connue notre pays. Crise qui n’a pas permis la tenue effective des activités programmées par le Comité national du Codex depuis un certain temps.
Le président a donc tiré la sonnette d’alarme pour que le comité national de notre pays, qui joue un rôle de locomotive pour les pays francophones, puisse continuer à assurer son leadership grâce à un appui conséquent du gouvernement. Cet appui a été sollicité dans un document de plaidoyer soumis au département.
Après avoir souhaité l’appui technique et financier de tous les organismes chargés de la sécurité sanitaire des aliments, Boubacar Sidiki Cissé a lancé un appel à tous les membres du Comité national afin que ces derniers s’impliquent personnellement auprès de leur département respectif pour obtenir auprès des décideurs une suite favorable au document de plaidoyer.
M. A. Traoré