S’il y a un dossier qui tourmente aujourd’hui l’Administration du président IBK, c’est bien celui de l’encombrant prisonnier Amadou Haya Sanogo. Inculpé avec beaucoup d’autres de ses camarades, notamment les Généraux Sidi Alassane Touré (ancien Dg de la SE) et Yamoussa Camara (ex-chef d’État-major particulier du président IBK), tous membres de l’ex-junte qui a renversé le président Amadou Toumani Touré en mars 2012, Amadou Haya Sanogo, en détention depuis le 27 novembre 2013, coupe désormais le sommeil aux plus hautes autorités. Celles-ci étant par ailleurs en bute à toutes sortes de critiques relatives à leur gestion de certains dossiers, comme celui de la crise du nord, sur fond de libération par vague de plusieurs présumés terroristes et auteurs criminels de guerre au mépris de la justice.
Pendant ce temps, Amadou Haya Sanogo et compagnons, inculpés pour assassinat et complicité d’assassinat dans l’affaire dite des bérets rouges dont l’instruction serait terminée depuis des mois, continuent de croupir en prison… Les conditions de détention de beaucoup d’entre eux ayant été fortement décriées, le Général Yamoussa Camara serait urgemment transféré à Bamako pour raison de santé, selon nos informations.
Amadou Haya Sanogo, qui n’a de cesse arrêté de se plaindre de sa condition de détention à Sélingué, vient lui aussi d’être transféré de Sélingué à Manantali. A deux reprises, ses avocats ont déclaré qu’il a reçu la visite de deux redoutables reptiles, une vipère et un cobra, dans sa cellule de Sélingué. Ceci expliquerait-il son transfert? En effet, nos informations, Amadou Haya Sanogo a été transféré le samedi dernier à 3 heures du matin, de Sélingué à Manantali, son nouveau lieu de détention. Quellle explication officielle donne t-on à ce transfèrement ? La réponse des autorités est attendue !
Déjà, du côté de la famille et des avocats du prisonnier, on s’inquiète de ce transfert qui ne viserait, sussure t-on qu’à en rajouter davantage aux supplices de celui à qui le régime actuel doit beaucoup. Des arguments sont déjà avancés pour étayer cette suspicion. Ainsi l’on évoque le cas du Lieutenant Seyba Diarra, qui échange son lieu de détention de Manantali contre celui du Général Amadou Haya Sanogo à Séliingué, qui se serait toujours plaint des problèmes de vision pour cause d’obscurité dans sa cellule, là même où Sanogo est le nouveau pensionnaire. Les proches de l’ex-homme fort de Kati s’inquiètent également de ce transfèrement, car le commandant en chef des geôliers de Manantali ne serait autre qu’un certain Daissana, l’ex-aide de camp de l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra, chassé de son poste de façon humiliante par Amadou Haya Sanogo.
En tout cas les proches de Amadou Haya Sanogo ne sont pas du tout rassurés et dénoncent une justice expéditive frisant l’acharnement. “Maintenant que Amadou Haya Sanogo est à 380 km de Bamako, nous nous inquiétons beaucoup pour sa restauration. Lorsqu’il était à Sélingué, son repas venait de sa famille à Bamako. Il est désormais impensable de songer à une telle chose pour lui à Manantali. Que va t-il lui arriver ?”, s’exclame son frère.
Ces inquiétudes soulevées poussent à la réflexion, car le Général Amadou Haya Sanogo, quoi qu’il ait fait et quelles que soient les charges qui pèsent sur lui, reste un être humain ayant droit, comme tout autre, à des égards, et comme le veut la présomption d’innocence. Alors question : pourquoi traine t-on dans l’organisation d’un procès pour que Amadou Haya Sanogo et coaccusés soient fixés sur leur sort ? Les Maliens commencent à s’interroger ! Autant donc pour le pouvoir en place de travailler à vider ce dossier le plus rapidement possible.
Assane SY DOLO