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Affaire de l’adjudant kola Sofara : Moussa Mara a reçu les surveillants de prison, hier
Publié le mardi 16 decembre 2014  |  Le Soir de Bamako




Le 16 juin 2014, le terroriste Mohamed Aly Ag Wadoussène s’échappe de la Maison centrale d’Arrêt de Bamako avec Haïba Ag Achérif. Lors de cette évasion, il tue le surveillant Adjudant Kola Sofara dont la famille, reçue par l’Amdh le 24 juin 2014, réclama l’ouverture d’une enquête, afin de faire la lumière sur cet assassinat. Ainsi, une instruction a été aussitôt ouverte pour « évasion » et confiée au tribunal de première instance de la Commune III. Le 24 juillet 2014, Mohamed Aly Ag Wadoussène est arrêté de nouveau par les forces de sécurité à Hamdallaye ACI. Depuis Il était détenu par la Sécurité d’État jusqu’à libération, en début de semaine écoulée, en échange du dernier otage français detenu au Mali, le nommé Serge Lazarevic. C’est Mohamed Aly Ag Wadoussène qui avait été l’organisateur principal de l’enlèvement de Serge Lazarévic et d’un autre français, Philippe Verdon, le 24 novembre 2011 à Hombori.
La libération de Mohamed Aly Ag Wadoussène a fortement indigné les surveillants de prison, qui projetait de lancer un préavis de grève. C’est dans ce cadre qu’ils ont été reçus par le Chef de l’État samedi dernier, puis par le Premier ministre, hier.
Après le Président de la République samedi, le Premier ministre a reçu ce lundi matin, onze membres du bureau du comité syndical des surveillants de prison conduit par le contrôleur pénitentiaire Abdoulaye Fofana. Au cours de la rencontre, les leaders syndicaux du personnel pénitentiaire ont exposé les motifs pour lesquels une grève avait été envisagée par leurs militants. Il s’agit essentiellement de l’adoption d’un statut particulier des surveillants de prison (nonobstant qu’une commission est en place depuis plusieurs mois), l’accélération du dédommagement des ayants droits de feu l’adjudant Kola Sofara victime d’une violente évasion survenue à la prison centrale de Bamako en juin 2014 et l’amélioration des conditions générales de vie et de travail.
Selon les syndicalistes, le corps des survivants de prisons depuis qu’il a été créé en 1996 n’a pas été doté d’un statut digne de ce nom en dehors du cadre de l’administration pénitentiaire qui ne prendrait point en compte la spécificité de leurs missions notamment le mode de recrutement et le code disciplinaire. La question du statut avait déjà été proposée par la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale suite à une visite dans les centres de détention en 2011.
Après 1994 et suite à la radiation de 800 élèves gendarmes ensuite reversés pour la plupart dans l’administration pénitentiaire, 7 autres promotions ont été formées. À l’emploi, les agents sont ainsi mis à la disposition pour les uns des magistrats et pour les autres des administrateurs civils ou des services sociaux. Le syndicat souhaite, un rattachement au Ministère en charge de la Sécurité en lieu et place de la tutelle actuelle du Ministère de la Justice commandé à l’époque par l’humanisation des prisons aux dires du syndicat.
Autres revendications : la dotation régulièrement en tenue et paquetage complet; la formation; la participation aux activités organisées à l’étranger; la dotation des centres en équipements de détection; la dotation en armes et munitions adéquates.
En recevant le syndicat, le Premier ministre a souhaité confirmer la ferme volonté du Gouvernement d’examiner les doléances des surveillants de prisons exprimées devant le Président de la République le samedi dernier. La conduite des négociations et la mise en œuvre des engagements relèveront des Départements en charge de la Justice et de la Sécurité.
Moussa TOURÉ avec CCINT (Primature)
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