Cette coopération doit amener les secteurs minier et industriel à s’impliquer dans l’élaboration des programmes de formation et des enseignements dispensés à l’université
L’université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB) a décidé de cheminer désormais avec les secteurs minier et industriel. A cet effet, les deux parties se sont engagées à poser les balises d’un partenariat public/privé dynamique et fécond. La question a fait l’objet d’un atelier organisé par l’USTTB, mardi au Centre international de conférence de Bamako.
La cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Mountaga Tall, s’est déroulée en présence du recteur de l’USTTB, le Pr Adama Daman Keïta, du secrétaire général du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Yacouba Diallo, et de Djibouroula Togola, le chef de cabinet du ministère des Mines. Y étaient aussi conviés le maire adjoint de la Commune III, Ousmane Camara, le doyen de la Faculté de médecine, d’odontostomatologie (FMOS), le Pr Seydou Doumbia, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, des anciens recteurs de l’université et nombre d’invités.
Les pédagogues s’accordent sur l’urgence et la nécessité de mettre en adéquation l’emploi et la formation dans notre pays. A ce propos, il faut promouvoir un programme d’enseignement capable de former des personnels compétitifs sur le marché de l’emploi et capables d’être facilement absorbés par les entreprises des différents secteurs publics et privés.
L’USTTB, une jeune université portée sur les fonts baptismaux il y a moins de 5 ans, est justement engagée dans un processus de dynamisation du partenariat public/privé afin que toutes les parties tirent le meilleur profit de la collaboration. L’atelier est donc conçu comme un cadre de concertation et d’échange sur les préoccupations essentielles liées aux compétences issues de l’enseignement supérieur et les opportunités que peuvent offrir les secteurs minier et industriel pour leur embauche. En plus, toutes les fenêtres d’opportunités doivent être ouvertes pour impliquer ces secteurs dans l’élaboration des programmes de formation et l’enseignement dispensés à l’université mais aussi pour une participation au financement de la recherche dans les facultés et instituts de l’USTTB.
Le recteur de l’USTTB a confirmé que l’un des problèmes majeurs de l’université est la faible capacité d’absorption de ses diplômés. Et pourtant, le secteur privé est à la recherche de compétences surtout de niveau intermédiaire, adaptées aux besoins de ses structures.
Pour le Pr Adama Daman Keïta, notre système d’enseignement supérieur, dans sa situation actuelle, ne peut malheureusement répondre de façon satisfaisante à cette demande en raison de la faible adaptation de son offre de formation par rapport aux besoins de l’économie nationale. Le recteur de l’USTTB a aussi dressé le constat d’une faible implication des industriels et des miniers dans la conception des programmes et leur absence quasi-totale dans les enseignements dispensés.
L’analyse pointue du recteur a été largement partagée par les participants de la rencontre. Ceux-ci ont espéré que l’initiative permette de pousser la réflexion sur des questionnements légitimes sur les programmes de formation dans notre pays, afin de faire des propositions d’amélioration.
Ousmane Camara a rappelé l’importance du secteur minier et industriel dans l’économie du Mali, un secteur appelé à occuper davantage de place vu son énorme potentiel. Pour tous les acteurs, tant publics que privés, les universités se doivent d’être à hauteur des ambitions suscitées et cette obligation passe forcément par une meilleure organisation, des concertations, des sessions de formation en vue d’une synergie d’actions.
Aujourd’hui, les pouvoirs publics, eux-mêmes, sont gagnés à la nécessité d’améliorer les programmes de formation et les enseignements dispensés à l’université afin qu’ils soient plus bénéfiques au pays. A ce propos, ils multiplient les initiatives et les actions d’innovation, d’amélioration de la qualité du système d’enseignement.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a rappelé que l’USTTB, créée en octobre 2011 en même temps trois autres universités, est orientée vers les sciences, les technologies et les formations médicales. Mais déjà, cette jeune université rencontre des problèmes, notamment l’insuffisance d’infrastructures pédagogiques, les difficultés d’encadrement des étudiants, le manque d’enseignants, d’offres de stages et de financement, entrainant des dysfonctionnements dans la gouvernance universitaire. Pour le ministre Tall, le partenariat entre l’USTTB et les acteurs minier et industriel doit permettre à l’université de jouer son rôle d’acteur du développement et aux secteurs industriel et minier d’avoir des cadres compétents, répondant aux profils souhaités.
La rencontre alternera communication et discussions pendant trois jours afin que chaque partie ait une claire perception de ce qu’elle peut attendre du partenaire.
B. DOUMBIA