Le port obligatoire du casque pour les engins à deux roues, décidé par le conseil des ministres du 19 septembre 2012 reste effectif. Mais à cause du manque de casque sur le marché entraînant la spéculation sur les prix, la sensibilisation à longue durée va prendre le pas sur le caractère répressif de la décision qui vise à minimiser le taux d'accidents mortels dans notre pays.
Face à des directeurs de publication des journaux de la place, le ministre des Transports et des Infrastructures routières, le lieutenant-colonel Abdoulaye Koumaré a évoqué les tenants et aboutissants de la décision portant port obligatoire du casque pour les conducteurs des engins à deux roues à compter du 1er octobre 2012, assortie de mesures répressives pour les contrevenants.
Cette décision datant de l'ancien régime vise à faire face aux taux élevés d'accidents de la circulation impliquant les motocyclistes. Selon des statistiques, ce taux va crescendo en 2009 avec 573 tués à plus de 800 victimes en 2011. Les mêmes statistiques fournies par Modibo Massaman Traoré, chargé de mission au ministère des Transports et des Infrastructures routières, indiquent que les causes d'accidents liés à l'homme sont de 90 % alors que les causes imputées aux infrastructures routières ne sont que de 15 %.
Malgré la gravité de la situation et son urgence, le ministère des Transports, initiateur de la communication verbale, a demandé de maintenir la mesure portant obligatoire le port du casque à la date indiquée tout en reportant pour quelque temps l'application de la répression. Selon le ministre Koumaré, il s'est basé sur le contexte économique difficile marqué par la rentrée des classes précédée par la fête de ramandan qui sera à son tour suivie de la fête des moutons bientôt. Tous ces moments sont des périodes de dépenses qui éprouvent le portefeuille des populations, a fait remarquer le ministre.
Le report de la répression s'explique par un constat fait par le ministre du Commerce et de l'Industrie, Abdoul Karim Konaté dit Empé à la rencontre de sensibilisation du lundi 24 septembre.
Le ministre du Commerce, accompagné des associations de commerçants, a fait remarquer une pénurie de casques sur le marché entraînant la hausse vertigineuse des prix. Le ministre et ses partenaires commerçants ont demandé de surseoir à l'application de la peine en attendant l'approvisionnement correcte du marché en casque de qualité et de bons prix. Le colonel Koumaré a fait cas de mesures d'accompagnement. Celles-ci portent sur l'exonération des casques pour les rendre accessibles à des prix raisonnables. Ces deux mesures ont été demandées aux ministres de l'Economie et des Finances chargés du Budget pour le côté exonération et celui de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, côté répression.
"J'ai choisi d'aller à la pédagogie, une voie plus que jamais nécessaire pour sensibiliser la population en passant par les médias et tous les canaux de communication", a fait savoir le colonel Koumaré. Celui-ci est déjà sur cette lancée. Selon lui, dès le lundi 24 septembre, il a lancé une campagne de sensibilisation avec l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) à qui il a remis symboliquement un casque, le ministère de la Sécurité intérieure e de la Protection civile avec remise symbolique de casque aux forces de l'ordre et le ministre du Commerce et de l'Industrie accompagné des commerçants pour faire l'état des lieux du marché.
Il va s'entourer de ses collègues de l'Education, de la Santé, du Commerce et de l'Industrie, des Affaires religieuses, entre autres, pour développer des modules de sensibilisation. Loin d'être un désagrément pour les populations, le ministre a indiqué que le port obligatoire des casques a été demandé par l'Assemblée générale des Nations unies le 3 mars 2012 dont le thème a été repris au cours de la Semaine nationale de la sécurité routière. Il a profité de l'opportunité pour lancer un appel aux populations pour une "large adhésion à cette action du gouvernement dont le seul but est la sauvegarde des vies humaines des usagers et en particulier celle de notre jeunesse, avenir de notre pays", a-t-il dit.