NOUAKCHOTT - L'Union Européenne (UE) a accordé mercredi
à la Mauritanie une subvention de 8 millions d'euros pour une meilleure
"gestion de la migration" et un "contrôle amélioré des frontières", alors
qu'au Mali voisin, des groupes islamistes armés occupent plus de la moitié du
territoire.
Ce financement européen doit notamment permettre "de rendre les postes de
frontières opérationnels, pour faciliter le passage des personnes ainsi que
les échanges commerciaux", a affirmé la délégation de l'UE à Nouakchott dans
un communiqué.
Pour les deux parties, "ce volet doit prendre en compte les menaces
sécuritaires qui pèsent sur la région, et l'importance de la maîtrise des
frontières dans la lutte contre le terrorisme".
Le nord du Mali voisin est depuis près de six mois sous le contrôle
d'islamistes extrémistes armés liés à la branche maghrébine d'Al-Qaïda, qui en
ont évincé des rebelles touareg auxquels ils s'étaient initialement alliés.
Le 17 septembre, à Nouakchott, les présidents sénégalais Macky Sall et
mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avaient exprimé "leurs profondes
préoccupations quant aux graves menaces résultant de la situation au Nord-Mali
pour la paix et la sécurité de la sous-région sahélo-saharienne".
Ils avaient évoqué dans un texte commun "le développement de la criminalité
transfrontalière, en particulier le trafic illicite d'armes, de drogue,
d'êtres humains, le blanchiment d'argent et le terrorisme".
Dans son communiqué, l'UE affirme que "le contrôle amélioré des frontières
n'entravera cependant pas la libre circulation des personnes" mais "permettra
de protéger les migrants qui se déplaceront dans un cadre légal".