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Sommet du « Processus de Nouakchott » : Des actions concrètes pour la sécurité régionale
Publié le vendredi 19 decembre 2014  |  L’Essor
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© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président de l’Union africaine (UA) a Bamako
Bamako - Le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président de l’Union africaine (UA) est arrivée dans la capitale malienne dans le cadre des changes avec son homologue malien sur la situation à Kidal.




Il faut renforcer la sécurité aux frontières pour prévenir et empêcher les mouvements des groupes terroristes et criminels et favoriser l’échange de renseignements entre les pays
Le premier sommet du « Processus de Nouakchott », sur le thème « Un espace sécurisé pour un développement global », s’est tenu hier au centre international de conférence de la capitale mauritanienne. Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a pris part à cette rencontre qui sera suivie du sommet du « G5 du Sahel » dont les travaux proprement dits débutent ce vendredi.

A ce sommet du « Processus de Nouakchott » participent aussi les présidents Idriss Déby Itno du Tchad, Macky Sall du Sénégal, Michel Kafondo du Burkina Faso et, naturellement, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, hôte de l’événement.

Le « Processus de Nouakchott » a pris le nom de la capitale mauritanienne où il a été lancé par la commission de l’Union africaine en mars 2013. Son but est de faciliter le renforcement de la coopération en matière de sécurité entre les pays du Sahel et de contribuer à l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) dans la région.
Le « Processus de Nouakchott » est donc conçu comme un espace de concertation pour élaborer et exécuter de stratégies innovantes en faveur de la sécurité dans la sous région.

Il prévoit des mesures spécifiques à court, moyen et long termes qui vont participer au renforcement de la sécurité aux frontières par des actions concrètes et appropriées pour prévenir et empêcher les mouvements des groupes terroristes et criminels. L’initiative de l’Union africaine doit également permettre de renforcer l’échange de renseignements par l’entremise de réunions régulières des chefs des services de renseignement et de sécurité des pays de la région. La mise en place d’une infrastructure de communication adéquate, le lancement de missions d’évaluation dans les pays de l’espace sahélo-sahélien pour évaluer leur capacité de lutte contre le terrorisme et identifier les domaines dans lesquels une assistance pourrait être requise, sont aussi au cœur des préoccupations, a souligné Smail Chegui, commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine.

Le sommet actuel se tient dans un contexte marqué par les tentatives répétées des entités terroristes de se regrouper dans le nord de notre pays et la multiplication de leurs attaques. Les agissements aveugles de Boko Haram au Nigéria, la crise politico-sécuritaire en Libye sont des situations qui justifient la tenue de cette rencontre qui entend installer une synergie entre les Etats concernés.

« Votre présence témoigne amplement de l’intérêt crucial que vos pays accordent à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région sahélo-saharienne ainsi que de la détermination à contribuer à l’effort collectif face aux menaces que sont le terrorisme, la criminalité transnationale et l’extrémisme », a indiqué le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA en s’adressant aux chefs d’Etat. Il a salué les efforts pour stabiliser le Mali et espéré un accord de paix définitif au terme des pourparlers inclusifs inter-maliens. Dans le cadre du présent processus, notre pays abritera bientôt une réunion des ministres de la Défense de la sous-région, a annoncé le commissaire de l’UA qui s’est également félicité du retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso.

A sa suite, le président tchadien, Idriss Déby Itno, a, au nom de ses pairs, remercié le président mauritanien d’accueillir la rencontre et rappelé que le sommet se tient à un moment crucial pour une sous-région en quête de stabilité. « La présence des chefs d’Etat témoigne de la volonté de faire de notre espace commun un havre de paix », a-t-il estimé.

Ce sommet, a indiqué le chef d’Etat tchadien, est décisif car il permet de passer en revue les actions concrètes à mener dans le cadre de la concertation et de la coordination, notamment les échanges de renseignements pour lutter contre les groupes terroristes dans le cadre de la recherche du bien-être de nos populations.

Le combat contre l’instabilité dans la sous-région passe d’abord par la lutte contre la pauvreté des femmes et des jeunes qui sont des couches vulnérables, a analysé Idriss Déby Itno. « La sécurité est la base du développement. Il faut mener une croisade contre le fléau en mettant l’accent sur le renforcement des capacités des forces de sécurité nationale, et en créant une synergie d’actions qui inclut outre les pays de la région, le Maghreb, en vue d’une lutte coordonnée et efficace », a préconisé le président tchadien.

L’hôte du sommet, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui est aussi le président en exercice de l’Union africaine, a situé la rencontre dans le cadre des stratégies de l’organisation panafricaine. Il a salué les efforts déployés lors des différentes réunions du processus qui ont permis de faire un état de la mise en œuvre et d’avoir le soutien des partenaires internationaux. Ces réunions ont permis notamment d’adopter des cadres stratégiques et des mesures institutionnelles, de plancher sur la mise en œuvre de programmes de coopération sécuritaire et de lutte contre le terrorisme, et de faire un plaidoyer pour la mobilisation des ressources techniques et financières. « Nos pays ont fait des efforts louables en matière de coordination pour la sécurité. La situation au nord du Mali nous oblige à initier des actions concrètes pour contrer le mal», a préconisé le président mauritanien qui a salué les partenaires internationaux pour leur implication dans les pourparlers inter maliens à Alger et exhorté ses pairs à aider notre pays à retrouver la paix et la stabilité. Pour lui, la situation en Libye exige une solution concertée. De même Boko Haram au Nigéria doit être éliminé.

La Mauritanie a saisi l’occasion de ce sommet pour présenter un film sur ses actions dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Au terme de la rencontre, les chefs d’Etat ont animé un point de presse sur lequel nous reviendrons dans nos prochaines éditions.

Envoyé spécial
Be COULIBALY
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