Le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme sera bientôt chargé du dossier sur la mort des deux journalistes français tués à Kidal. Cette structure non encore fonctionnelle va démarrer très prochainement. Deux juges d’instruction viennent d’y être nommés. Ils attendent leur décret de nomination avant de prendre fonction dans ce pôle qui aura la lourde responsabilité de traiter toutes les affaires relatives au narcoterrorisme.
Le Mali ne veut pas rester en marge dans l’enquête sur l’enlèvement et l’exécution cruelle des deux journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Parallèlement à l’information judiciaire ouverte en France par le parquet de Paris sur cet assassinat, des tractations seraient en cours côté malien en vue de relancer ce dossier. En effet, lors du Conseil supérieur de la magistrature tenu début mai 2014, il était question de nommer un magistrat en charge de ce dossier au pôle économique et qui devrait se rendre à Kidal pour mener les enquêtes sur le terrain. Mais les événements douloureux du 21 mai dans la cité des Iforas à l’occasion de la visite du premier ministre Moussa Mara ont conduit les autorités à surseoir au projet.
De sources concordantes, les autorités envisagent de confier ce dossier au Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, une structure dirigée par le procureur Boubacar Sidiki Samaké.
Outre un parquet spécialisé placé sous l’autorité et la direction du Procureur de la République, le pôle judiciaire dans la lutte contre le terrorisme comprend des cabinets d’instruction spécialisés, une brigade d’investigation spécialisée dite brigade de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée comprenant des officiers et agents de police judiciaire de la gendarmerie et de la police mis à la disposition du ministère de la Justice par les ministres chargés des forces armées et de sécurité.
C’est le 2 novembre 2013 que les deux confrères de Rfi Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés et tués à Kidal. Un émir d’AQMI Abdelkrim Targui avait revendiqué en son temps leur assassinat. La justice française avait identifié plusieurs ravisseurs grâce à des prélèvements ADN sur le véhicule qui transportait les deux Français. Une collaboration entre les justices malienne et française pourrait faire avancer cette enquête qui piétine en raison de la situation sécuritaire très précaire avec la présence à Kidal des groupes narcojihadistes.
Abdoulaye DIARRA