Il est tout à fait méritant pour un soldat, après avoir risqué sa vie pour défendre la patrie, pour sauver les siens, de monter en grade. Mais, quand cela arrive après une situation de «coup d’Etat », on est obligé de faire le parallèle entre les évènements. C’est le cas de l’avancement en grade de certains éléments du putsch du 22 mars 2012 qui à mis fin au régime du président Amadou Toumani Touré. Malheureusement, cette mesure, loin de rassembler les hommes, semble raviver les tensions syndicales au sein des formes armées et de sécurité à un moment où on en a le moins besoin.
Le contexte dans lequel a été célébré le 52ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale en 1960 est loin de redorer le blason de notre fierté nationale. Malgré tout, certains Maliens n’ont pas manqué de motifs de réjouissance. A l’image du capitaine Amadou Haya Sanogo et ses compagnons du 22 mars qui, malgré le contexte, ont connu une promotion en grade. A en croire nos confrères du journal «Le Soir de Bamako », en date du 25 septembre, «Traditionnellement la célébration de la fête nationale sert de cadre à l’attribution de grades aux porteurs d’uniforme dans notre pays. La promotion d’Amadou Haya Sanogo n’est donc pas le fait de circonstances exceptionnelles, même si l’on peut comprendre que le rôle récent qu’il a joué dans le pays y a fortement contribué ». Malheureusement, cette mesure semble bien loin de faire l’unanimité au sein des forces armées et de sécurité. Si dans l’armée, on peut se réjouir d’être en vedette à travers le capitaine Amadou Haya Sanogo, l’auteur du Putsch du 22 mars 2012 qui est passé, selon certains sources, du grade de Capitaine à celui de Commandant à l’occasion du 22 septembre, les éléments du GMS, au contraire, semblent crier à l’injustice. Parce que l’avancement dont ont bénéficié certains collègues ne respecte pas, à leurs yeux, les règles de l’art. Ces deniers ne sont pas passés par quatre chemins pour montrer leur mécontentement.
Très tôt ce mercredi 26 septembre 2012, des accrochages ont eu lieu entre policiers qui ont bénéficié de l’avancement en grade au sein du camp du GMS et leurs collègues. Ces derniers, mécontents de l’avancement des premiers, leur auraient tout simplement demandé de quitter les lieux. Des disputes ont vite tourné à un affrontement armé entre les deux camps. Même si le spectacle de ces affrontements armés est désolant dans le contexte actuel de notre pays, on peut expliquer leur frustration et leur colère par une promotion de complaisance que d’aucuns qualifient de trahison. Puisque que tous les acteurs du putsch, selon certains interlocuteurs, n’ont pas tous bénéficié de la même mesure. Surtout que ces éléments du GSM ont toujours été à l’avant-garde de la sécurité dans la capitale. Avec, notamment des patrouilles mixtes, des opérations coup de filet dans les milieux des bandits armés dans le District.
Mieux encore, au lendemain du coup d’Etat, ils ont eu à affronter autant de bandits armés que leurs collègues qui s’étaient retranchés à Kati aux côtés du capitaine Amadou Haya Sanogo. Il n’est donc pas logique que pour des gens qui ont pris, pratiquement, les mêmes risques dans le même contexte ne puissent pas bénéficier de la même mesure. L’arbitrage syndical ayant, visiblement, été le plus déterminant au moment de l’établissement de la liste des promis à l’avancement. Le tout couronné par une discrétion qui a tenu au secret des plus grands responsables de la police. Avec une police qui, on le sait, est divisée entre deux syndicats qui se regardent en chiens de faïence, on n’est pas, visiblement, à l’abri d’autres cauchemars dans la suite de celui du 26 septembre dernier.