Depuis la libération du présumé terroriste et d’autres détenus, le 9 décembre dernier, le président de Yèlèma, non moins chef du gouvernement du Mali, ne s’était pas, jusque-là, publiquement prononcé sur la question.
«Le parti, comme ma personne, nous préférons être objectifs et ne pas verser dans l’émotion. Le chef d’Etat l’a dit : une vie malienne vaut toujours son pesant d’or. Donc, n’entrons pas dans la comparaison entre une vie malienne, une vie française ou indonésienne. Non !». C’est en ces termes que Moussa Mara s’est exprimé publiquement, pour la première fois, sur la libération de Mohamed Ali Wadoussène et autres. Moussa Mara répondait ainsi à la question d’un confrère qui l’avait interrogé à la faveur d’un entretien qu’il a accordé à la presse, juste après la cérémonie d’ouverture du premier congrès de son parti, tenu à Sikasso les 20 et 21 décembre courant. Il s’agit pour notre pays, dit-il, de voir de manière froide ses intérêts immédiats et ceux à long terme, d’aider et accompagner un pays qui a aussi versé le sang pour les Maliens et pour le Mali, en faisant en sorte que le seul otage qu’il a sur notre territoire soit libéré, «comme nous nous battrons pour libérer les autres otages d’autres pays.
Ce, afin que l’hospitalité malienne ne soit pas écornée par cette situation». Il s’agit aussi de faire en sorte, a-t-il ajouté, de ne pas donner d’arguments politiques à des groupes qui ont souvent quelques fois fait de la question des otages un fonds de commerce politique. «Il n’y a plus d’entrave et nous espérons que dans les semaines à venir, comme le chef de l’Etat l’a dit, des résultats importants seront consacrés et constatés par l’ensemble des Maliens sur le front de la lutte contre le terrorisme», a-t-il promis, appelant à ne pas verser de l’huile sur le feu de sorte à amener nos concitoyens à se lever contre une décision d’Etat. Et le président de Yèlèma de rappeler : «ceux qui ont été élargis n’ont pas été amnistiés, ils n’ont pas été acquittés, ils n’ont même pas encore été jugés.
Ils demeurent encore dans les liens de la poursuite. Et donc, il est tout à fait possible que demain ou après-demain, certains d’entre eux se retrouvent derrière les barreaux en attendant leur jugement ou simplement éliminés du fait d’une opération». Le chef du gouvernement se dit d’autant certain de cette énième traque qu’une personne parmi celles qui ont été libérées s’était déjà évadée une fois. Et retrouvée ensuite. «Je vous assure que vous allez voir dans les jours à venir des résultats majeurs dans la lutte contre la corruption», a-t-il conclu.
Moussa Mara emboîte ainsi le pas au président de la République qui, sur les antennes des chaînes de radio et de télévision internationales, a récemment promis de traquer les personnes libérées.
B.S