Pour protester contre un décret portant nomination d’une centaine d’éléments de la police tous proches du Cnrdre, des policiers mécontents s’en sont pris à ces derniers.
C’était hier mercredi, au camp du Groupement mobile de sécurité (GMS).
« Nous ne sommes pas d’accord avec ces nominations. Des jeunes sergents de la promotion 2010, qui deviennent subitement des commissaires de police et viendront nous commander alors qu’ils ont des aînés qui triment dans la police et n’ont jamais eu de promotion. Et puis c’est nous qui faisons le gros du travail ‘’le Faden sago ya bara’’. Pas plus que le week-end passé, certains d’entre nous ont failli se faire tuer par des bandits armés au rond point de Niaréla à la suite de patrouille », a déclaré un sergent qui dit être de la promotion suivant celle des nominés
A l’heure où nous mettons sous presse, un calme apparent semble régner dans le camp. Le capitaine Amadou Aya Sanogo, dira l’interlocuteur, a délégué des hommes pour venir rencontrer les responsables syndicaux du GMS.
Au dire du jeune sergent « Ces nominations seront annulées au cours du conseil de ministre de ce mercredi ». Et de continuer : « Il n’est même pas sûr que ce conseil se tienne puisque c’est nous qui assurons la sécurité du Président. Je ne pense pas qu’il prendra le risque d’assister à un conseil où sa sécurité n’est pas garantie ».
Cette altercation se passe seulement 4 mois après les évènements des 30 avril et 1er mai 2012 qui avaient vu bérets rouges et bérets verts s’affronter. Ces affrontements ont fait des victimes civiles et militaires et les familles continuent de demander à ce que toute la lumière soit faite.
Au même moment, la rébellion gagne du terrain : Kidal, Gao, Tombouctou, Douentza sont aux mains des groupes islamistes et le dossier Mali se trouve aujourd’hui sur la table de l’Assemblée générale des nations unies.
Cet autre affrontement n’est donc pas la bienvenue et doit être circonscrite au risque d’en rajouter à nos malheurs.