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Affaire de la libération de 4 présumés terroristes : « Le gouvernement n’a subi aucune pression, c’était une question d’honneur pour notre pays »
Publié le mardi 23 decembre 2014  |  L’Essor
Abdoulaye
© aBamako.com par mouhamar
Abdoulaye Diop échange avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité
Bamako, le 15 Août 2014. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, SEM. Abdoulaye Diop a échangé ce vendredi, avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité, sur le processus de négociation d`Alger et le Crash du vol d`Air Algérie au Mali. Photo: Justice, Droits de l’Homme, Garde des Sceaux : M. Mohamed Ali Bathily.




Le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily, a animé hier une conférence de presse pour expliquer les raisons qui ont incité le gouvernement à échanger l’ex-détenu de la prison centrale de Bamako, le redoutable Mohamed Ali Ag Wadoussène et ses acolytes, contre la libération du citoyen français, Serge Lazarevic, qui était aux mains des terroristes dans le nord de notre pays.

Le ministre de la Justice a tenu à préciser que dans cette affaire, le gouvernement n’a subi aucune pression, aucune contrainte de la part de qui que ce soit, contrairement à des rumeurs. D’ailleurs, a-t-il ajouté, c’était une question d’honneur pour notre pays de sauver la vie de l’otage français dont le pays a joué un grand rôle dans la libération du nord du Mali en janvier 2013. « Dire que la libération des terroristes est une insulte à notre pays, c’est insulter aussi l’honneur de notre pays », a réagi le Garde de sceaux à une question d’un confrère qui a rapporté le propos d’un avocat qui dit avoir été sidéré par la décision du gouvernement de libérer les quatre présumés terroristes.
Mohamed Ali Bathily a rappelé que nos compatriotes faits prisonniers après la visite mouvementée du Premier ministre à Kidal en mai dernier, ont été libérés en échange d’éléments des groupes armés. Selon lui, appliquer ce principe pour sauver la vie d’un citoyen d’un pays ami du Mali est la preuve que les autorités travaillent à rétablir l’honneur et la dignité du pays. « Pouvait-on refuser franchement de faire ça pour celui qui est venu nous aider à un moment critique de notre histoire ? Pouvait-on lui refuser de sauver la vie de son ressortissant en payant le même prix que nous avons payé pour nos compatriotes ? C’était ça la question. Nous pensons que l’honneur d’un pays se mesure à des circonstances de ce genre. Le respect d’un pays pour la coopération, pour l’amitié, se mesure en des circonstances de ce genre. Nous avons fait pour les nôtres ce qu’on nous demande de faire pour le ressortissant d’un pays qui s’est trouvé, lui aussi, au nom de l’amitié, de son honneur peut-être et même de ses intérêts dans l’obligation de venir nous aider un jour», a-t-il souligné.
Pourquoi les quatre présumés terroristes n’ont-ils pas été jugés avant être libérés comme cela avait été le cas pour la libération de l’ex-otage français Pierre Camatte qui était également détenu par des terroristes ? En réponse, Mohamed Ali Bathily dira que la libération de ces quatre présumés terroristes ne veut pas dire qu’ils en ont fini avec la justice. « Leurs dossiers sont toujours au niveau de la justice », a-t-il indiqué avant d’assurer que ces présumés criminels devront répondre à la justice tôt ou tard. Le Garde de sceau souhaite qu’il n’y ait plus de prise d’otage dans le nord de notre pays où les terroristes sont actuellement traqués par les forces internationales qui opèrent dans cette zone.

A une question relative aux audits de la Cour suprême et du Vérificateur général sur l’acquisition de l’avion présidentiel et des équipements militaires dans lesquels des irrégularités financières ont été constatées, le ministre de la Justice confirmera que cette affaire se trouve actuellement dans le circuit judiciaire. « Les dossiers sont à la justice depuis quatre semaines », a-t-il précisé, ajoutant que c’est l’enquête judiciaire qui permettra de situer les responsabilités dans cette affaire.
Le ministre Bathily a accusé ceux qui manipulent l’opinion en confondant audit et enquête, d’être aussi mouillés dans des affaires plus graves. A ce propos, il a parlé du cas de la CMDT où beaucoup d’argent aurait été frauduleusement détourné, sans plus de précision.
M. KEITA
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