La promotion de cette plante et d’autres facteurs devrait déboucher sur une utilisation durable du biocarburant au niveau national
La 3ème session du comité de pilotage du projet « Promotion de la production et de l’utilisation de l’huile de Jatropha comme biocarburant au Mali » s’est tenue vendredi dernier au Centre de formation pour le développement. Présidée par Tenzana Coulibaly, conseiller technique du ministère de l’Energie, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence de la représentante du PNUD au Mali, Mme Aïda M’Bo Kéita. La session était consacrée à l’examen des rapports d’activités de 2014 et au plan de travail pour 2015.
Fruit d’un partenariat dynamique entre notre pays par l’entremise du ministère en charge de l’Energie, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le PNUD, le projet «Promotion de la production et de l’utilisation de l’huile de Jatropha » entend contribuer au développement durable par la promotion d’une production décentralisée d’huile de Jatropha, d’un investissement privé respectueux de critères environnementaux et sociaux et de durabilité.
Programmé sur une période de 4 ans, le projet qui s’achève en 2015 prévoit de développer et promouvoir un modèle de production et d’utilisation durable de l’huile de pourghère à une échelle nationale. Cet objectif répond véritablement à des préoccupations du gouvernement : l’amélioration de l’accès à l’énergie, particulièrement dans les zones rurales, la sécurité énergétique à travers la diversification des ressources et la réduction des importations pétrolières, le développement économique et social accru par la diversification des activités agricoles et, surtout, la création d’emplois et de revenus.
La représentante du PNUD recommande de capitaliser la réussite des plantations en tant qu’outil efficace de suivi de la durabilité des interventions faites dans les zones retenues. « Parmi les études réalisées, il serait utile que celle relative à la capitalisation des résultats de la recherche sur le Jatropha curcas L à l’échelle nationale et internationale, fasse l’objet d’une réelle promotion. Car, elle met en exergue les acquis de la recherche ainsi que les résultats obtenus tant au niveau national et qu’international », a souligné Mme Aïda M’Bo Kéita.
La représentante du PNUD estime cependant que ces réalisations ne doivent pas faire oublier des contraintes comme la faible disponibilité d’équipements et de moyens d’exhaure pour l’approvisionnement en eau des plantations, la non disponibilité au niveau local d’équipements pour la transformation de la graine. « L’absence de solution durable pour la protection de la plante contre la divagation des animaux, les difficultés de commercialisation des graines de pourghère, la nécessité d’impliquer davantage le genre dans les activités de plantation et de production des plans sont aussi des difficultés rencontrées », a-t-elle indiqué.
Le conseiller technique du ministère de l’Énergie a, lui, rappelé que ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique du Mali, dont l’objectif global est de contribuer au développement durable du pays grâce à la fourniture de services énergétiques accessibles au plus grand nombre de la population au moindre coût tout en favorisant la promotion des activités socioéconomiques. Tenzana Coulibaly a rappelé les activités conduites sur le terrain par le projet, notamment la plantation de près de 3000 hectares de Jatropha, soit 3 millions de plants produits par 14 pépiniéristes des régions de Kayes, Sikasso, Koulikoro et Ségou. Cette activité a impliqué plus de 500 paysans. Les superficies plantées de Jatropha ont connu une croissance constante, passant de 500 hectares en 2013 à 2000 hectares en 2014. « Le département de l’Energie suit avec un grand intérêt l’évolution du projet et se réjouit des progrès enregistrés dans le développement et la promotion d’un modèle de production et d’utilisation durable du Jatropha comme biocarburant au niveau national », a-t-il indiqué.
Pour Tenzana Coulibaly, le défi à révéler en 2015 consiste à réduire notre dépendance énergétique vis-à-vis des produits pétroliers importés et à lutter efficacement contre la pauvreté tout en protégeant l’environnement.
Baya TRAORE