Premier président élu avec un suffrage jamais égalé dans une élection présidentielle au Mali, IBK est aussi le premier président qui aura autant déçu ses compatriotes juste un an après son élection. En cette fin d’année 2014, les 2/3 des maliens qui l’ont élu reconnaissent qu’ils se sont trompés. L’image de IBK premier ministre, homme d’État et de poigne à hauteur d’ambition pour le Mali s’est émoussée et érodée. L’homme s’est rouillé au contact des réalités du plein exercice du pouvoir. Le bon second auprès de Alpha s’est révélé être un très mauvais premier à Koulouba. Au même moment juste á coté de nous dans les pays InfoSept, 2014 aura été l’année du changement et des grands travaux. Au Burkina, le Peuple s’offre le premier grand changement de son histoire après la Révolution de Thomas Sankara. En Côte d’Ivoire, ADO promet de changer le pays et tout indique qu’il réussira son challenge avec l’inauguration du pont HKB, un ouvrage qui force l’admiration. Au Niger, l’exploitation du pétrole réveille les grands projets et fait rêver le pays. Le président Issoufou s’il s’était présenté à des élections présidentielles au Mali en 2014 aurait certainement battu IBK tant sa côte de popularité a grandi au Mali qu’il a défendu comme le sien avec sa Diplomatie. La Mauritanie continue de se leurrer en officialisant sa politique de ségrégation raciale comme aux vieux mauvais temps de l’apartheid en Afrique du Sud avec la relégation des negro-mauritaniens auxquels on dénie le droit d’être mauritaniens sans que personne ne lève le petit doigt ou même condamner l’arrestation insensé de Biram Dah Abeid. En Algérie, le plus malien des présidents algériens avait oublié d’aider son premier pays adoptif en caressant les rebelles dans le sens des poils. Heureusement que ni sa grande maladie ni son âge ne l’ont empêché finalement de rediriger son pays vers le soutien actif au Mali voisin où se joue la sécurité de tout le Sahel. En Guinée, même l’Ébola n’aura pas réussi à séparer les deux poumons d’un même cœur. L’ancien président de la FEANF qui avait une phobie exagérée des peulhs n’arrive toujours pas à organiser à temps les élections municipales pour confirmer définitivement l’entrée de la Guinée dans le concert des nations démocratiques. Enfin, le Sénégal confirme sa départementalisation à la France en faisant échapper pour la première fois à l’Afrique la présidence de l’OIF. Avec un grand bémol l’élection sur le sol de Senghor de la plus célèbre des afro-canadiennes. Elle devra batailler dure pour infirmer le syndrome OBAMA qui avait consisté à croire qu’un président noir servirait forcement la cause noire. Michaelle Jean servirait-elle la cause de l’Afrique culturelle émergente ou celle de la damnation linguistique de la Francophonie en Afrique.
IBK qui l’a soutenue au détriment de son prédécesseur candidat Dioncounda Traoré a toute l’année 2015 pour convaincre ses compatriotes qu’il est la solution et non le problème. Qu’il privilégiera les intérêts supérieurs de notre Peuple au détriment des intérêts des Tomi et affiliés. Qu’il préfèrera la commande nationale à la commande internationale, pour l’honneur et le bonheur des industries maliennes et de l’OPI. Mais, avec la hausse du budget de la présidence qui passe de 9 milliards 331 millions 271 milles F CFA en 2014 à 14 milliards 652 millions 575 milles F CFA en 2015 ; avec le budget de l’Assemblée nationale qui passe aussi de 10 milliards 337 millions 863 milles F CFA en 2014 à 12 milliards 490 millions 606 milles F CFA, on est bien obligé de penser que les priorités du Mali d’IBK restent toujours au sommet. Et pourtant pour mourir un jour immortel comme Nelson Mandela, il faut que les priorités restent en bas. Vivement 2015 pour nous démentir ?
O’BAMBA