S’il y a bien un fait marquant chez notre grand voisin du Nord courant l’année 2014, c’est la réélection d’Abdel Aziz Bouteflika président de la République pour la quatrième fois ! Ainsi donc, après 15 années passées à la tête du pays, et à 77 ans, il rempile encore, avec un score soviétique de 81,53%. Et ce, malgré son état fragile de santé. Cela faisait plusieurs mois déjà qu’il était très affaibli physiquement par un accident vasculaire cérébral. Il est toujours aussi malade.
C’est d’ailleurs, en fauteuil roulant qu’il a voté lors de la présidentielle passée devant les yeux ébahis et quelques peu choqués des algériens et de la Communauté internationale, le 17 avril. Il s’agissait là de sa première apparition publique depuis deux ans.
Mais comment, dans un tel état physique, a-t-il pu être réélu à la magistrature suprême ? Raison principale, c’est l’absence d’une réelle opposition capable de battre le régime Bouteflika. Ali Benflis, l’éternel opposant, malgré la longévité de son combat, n’a été qu’un candidat comme les autres. Son score, 12,18% seulement. A cet effet, la presse algérienne a trouvé une habile formule qui lui colle désormais à merveille : l’éternel perdant.
Lors du scrutin, un électeur algérien justifiait son vote pour Bouteflika par l’absence d’un autre candidat, crédible, capable de proposer mieux que ce qui a été déjà fait dans la gestion de l’Etat : « …dans ce cas, je préfère voter pour un vieux papa, à défaut, » avait-il expliqué. Globalement, l’on peut dire que les algériens ont plus voté pour la stabilité que pour Bouteflika, lui-même.
Par ailleurs, comme à l’accoutumé, le pays a connu une activité terroriste assez forte. Le tout puissant Etat Islamique (EI) a désormais une branche dans le pays, même si, il se retrouve affaibli à cause de la neutralisation de son tout puissant chef, Abdel Malek Gouri et d’une trentaine de ses combattants. Pour rappel, son groupe est responsable du meurtre par décapitation du guide de montagne, Hervé Gourdel.
Sur le plan économique, face à la chute du prix du pétrole, les algériens sont quelques peu inquiets, les richesses du pays émanant principalement de ce secteur. Mais, à en croire le président de la République, par un communiqué du conseil de ministre tenu mardi dernier, point de frayeur à se faire.
Enfin, la classe politique algérienne, en 2015, doit se préparer à assurer la relève en cas d’aggravation de l’état de santé du président Bouteflika. Son premier ministre, Sellal, assure avec enthousiasme, une sorte d’intérim du pouvoir. Mais jusqu’à quand ? Pour rappel, Bouteflika occupe ce poste depuis le 27 avril 1999. Chef de file du processus de paix entre le gouvernement malien et les rebelles, tout ce que l’on souhaite pour ce pays, voisin et frère du Mali, c’est la stabilité, dans tous les domaines.
Ahmed M. Thiam