C’est aux environs d’une heure du matin que les députés ont voté, le jeudi 25 décembre, la loi de finances 2015. Ce sont 126 élus qui ont donné leur quitus pour ce budget contre 20, tous de l’opposition. C’est après lecture du document par la Commission des Finances, saisie au fond et celles saisies pour avis que le débat a été enclenché. De 18 heures le mercredi dernier à 1 heure du matin, les élus de la nation ont tenu bon.
La ministre des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko a également joué pleinement sa partition, en répondant aux interrogations posées. Elle a tenu bon malgré les questions pertinentes, voire vicieuses de l’opposition, qui trouve que le budget présente des incohérences et ne répond pas, selon elle, aux besoins actuels du pays. Ce qui n’est pas l’avis du président de la Commission des Finances, Abidine Koumaré, qui qualifie la loi des finances 2015 comme « un budget de redémarrage qui doit contribuer à la relance de l’économie et à la reconstitution du tissu social fortement endommagé ».
En clair, le budget se décline en prévision de ressources pour 2015 à 1.714.532.223.000 FCFA, en dépenses à 1.785.452.446.000 FCFA. Il dégage donc un déficit de 70.920.223.000 FCFA qui sera couvert par l’émission de titres d’emprunt, par le ministre des Finances, jusqu’à concurrence dudit montant.
Ce budget contribuera, selon la ministre des Finances, à la relance de l’économie, à la protection des citoyens et de leurs biens, à la réorganisation et à la dotation des forces de défense et de sécurité en moyens adaptés. Le résultat attendu est, bien sûr, la réalisation de leurs missions. Ce n’est pas tout. Ce budget 2015 prend en compte la réconciliation nationale, le renforcement des institutions et l’accélération de la décentralisation, à travers la régionalisation. Bref, par ces mesures, c’est l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations qui est recherchée.
Ce budget également prend en compte le secteur de la jeunesse, notamment celui de l’emploi, avec la création de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation et des recrutements réguliers de 4000 éléments au niveau de l’armée, 750 au niveau de la police en vue d’atteindre le ratio policier par habitant dont la norme internationale est d’un policier pour 300 habitants. Au Mali, il est de 1 policier pour 3 377 habitants. Ce n’est pas tout. Le recrutement se fera également dans le corps enseignant avec 710 personnes, dont 460 agents au niveau de l’éducation de base et 250 agents au niveau de l’enseignement supérieur dont 152 enseignants du supérieur et 98 agents administratifs. Tout cela pour influer sur la qualité de l’éducation et le taux brut de scolarisation fixé à 85%.
Au niveau de la santé, le recrutement de 350 agents est prévu dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de développement des ressources humaines en santé. Le but est d’atténuer les disparités en terme géographique et d’accroitre la couverture sanitaire. Le même nombre d’agents est attendu au niveau de la protection civile afin d’améliorer les interventions en matière d’accidents, sinistres, catastrophes et incendies.
Pour rapprocher la justice des justiciables, il a été décidé de renforcer les ressources humaines au niveau de cette institution. C’est ainsi que 250 agents seront recrutés dans le cadre du PRODEJ. Il s’agit de 50 auditeurs de justices, autant de greffiers, autant de secrétaires de greffes et de parquets, autant de surveillants de prison et 25 personnels d’appui.
Chahana Takiou