Interpellés, le mardi 23 décembre pour secourir des blessés graves d’un accident de voiture, les sapeurs-pompiers installés au poste de contrôle de Maraka-Coungo sont restés de marbre. Pour cause, leur unique véhicule d’intervention était en panne. Des propos que l’on entend très souvent de la bouche des soldats du feu opérant dans cette zone. Avec de telles attitudes, les usagers de ce tronçon se demandent si ce poste a encore sa raison d’être.
L’accident en question serait intervenu aux environs de 7 heures du matin vers Maraka-Coungo sur la route de Ségou. Au volant du véhicule qui a fait un tonneau, il y avait Soya Yamadou qui était en compagnie des enfants et leur mère ainsi qu’un de ses amis. Les témoins de la scène de ce tragique accident ayant occasionné un mort ont aussitôt alerté le poste de la protection civile de Maraka-Coungo, se trouvant à une quinzaine de kilomètres du lieu du drame. Comme seule réponse, les sapeurs-pompiers auraient répondu que le véhicule d’intervention est en panne.
« J’ai sollicité les éléments sur place de venir également à bord de mon véhicule et que je vais prendre en charge tous les frais liés à leur déplacement, mais ils ont refusé. J’étais obligé de transporter les blessés à bord de mon véhicule avec tous les risques que cela pouvait engendrer » a raconté un témoin du drame. Selon lui, une gamine du nom de Bintou Dramera a été propulsée hors du véhicule à la suite de l’accident avant qu’elle ne décède quelques minutes plus tard. Compte tenu de son état critique, le conducteur du véhicule a été évacué d’urgence en Tunisie.
Informés du drame, certains journalistes se sont rendus sur les lieux pour constater de visu le manque de moyens évoqué par les agents de la protection civile. Et, les explications données par les éléments stationnés à ce poste inquiètent à plus d’un titre.
» La seule force que nous avons ici en pleine brousse est notre véhicule. Si elle tombe en panne, nous ne pouvons rien faire « , a confié un sapeur-pompier. A l’en croire, ils ont été sollicités par environ une dizaine de personnes au sujet de cet accident. « Nous aimons bien notre métier et nous sommes obligés de secourir les Maliens et leurs biens. Mais, pour cela, il faudra qu’on nous mette dans les conditions. Sinon, nous ne pouvons vraiment rien faire « , a indiqué le même agent. Alors, à quoi sert d’installer des postes d’intervention de la protection civile si les éléments sont dépourvus de moyens surtout sur un tronçon comme Bamako-Ségou où transitent tous les véhicules en provenance des trois régions du nord du Mali et presque de tous les pays de la sous-région ? En tout cas, le ministre de la Sécurité, le Général Sada Samaké qui ne cesse de réaffirmer sa détermination à assurer la sécurité des personnes et des biens est interpellé pour tirer au clair cette affaire. D’autant plus que certains parents de Soya Yamadou sont dans une logique de porter plainte contre X pour non-assistance à personne en danger.
K.THERA