Notre pays est engagé dans la voie de la réconciliation et les enfants ont un rôle très important dans la recherche d’une paix durable, a indiqué Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, le ministre de la Culture, lors de la soirée de conte organisée pour les enfants à l’occasion de la fête de Noël, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Le défi de la paix et de la réconciliation mobilise de nos jours dans tout le pays, chacun dans son domaine de compétence et d’influence. Pour Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, notre culture regorge de procédures traditionnelles de gestion des conflits ou des situations post-conflit. Cet apport de la culture comme facteur de réconciliation, interpelle naturellement son département.
Le conte, facette ludique et fonctionnelle de la parole, est un genre traditionnel populaire qui permettait d’égayer les veillées de fêtes et de célébrations villageoises. Sa principale fonction était de veiller à la cohésion de la communauté par l’éducation.
Chez nous, la parole est d’une importance capitale, ce qui en faisait un excellent moyen de communication et de transmission du savoir, en l’absence ou méconnaissance de l’écriture. Elle constituait le support de la culture qu’elle permettait de conserver vivante pour la postérité. Le défi nous revient de veiller à sa préservation, à sa promotion pour porter la culture et la tradition maliennes au-delà de nos frontières temporelles. Le ministre de la Culture a renouvelé son engagement à vivifier cette richesse que sont l’oralité et les contes.
Elle a souhaité que de ce spectacle nous puissions garder le souvenir d’un véritable catalyseur pour l’implication de nos enfants dans le processus de réconciliation nationale. « Que nos conteurs contemporains puissent commenter leur prestation du futur par ‘Il était une fois, un pays qui voulait sortir d’une crise durable fit appel à ses enfants pour se reconstruire’ ».
Deux temps forts ont marqué cette soirée de conte de la paix : l’histoire contée par Salif Berthé et la belle prestation de Yaya Coulibaly et son groupe Sogolon. Si le premier a magnifié les bienfaits de l’unité entre les frères, le second a donné des conseils à travers les danses des masques et marionnettes.
Salif Berthé a mis en scène les représentants des huit régions de notre pays : arabe, bambara, dogon, peulh, sénoufo, soninké, songhoï, tamasheq. Ils sont tous fils d’un vieillard qui leur donne des conseils avant sa mort. Le père remet à chacun de ses fils un bâtonnet qu’il lui demande de casser. Ce que chacun fait avec facilité. Ensuite, le père demandera à chacun de briser huit bâtonnets rassemblés. Tous les enfants échouent. C’est la preuve leur dit alors le vieillard que quand ils sont unis à l’image des huit bâtonnets rassemblés, ils sont invincibles.
Enfin arrive la troupe Sogolon. Sous des décibels de chants et de tam-tam, Yaya Coulibaly a donné de la joie au public avec ses marionnettes. La morale de son œuvre : la beauté de l’ensemble des couleurs de nos ethnies et de la diversité des entités géographiques qui composent le Mali.
Y. DOUMBIA