Attaque de Nampala : Hauts-les-cœurs pour la patrie en danger

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Publié le mercredi 7 janvier 2015 | L’Indicateur Renouveau

© Autre presse par DR
Aqmi

Les positions de l’armée régulière à Nampala (région de Ségou) ont été la cible d’une attaque « surprise » menée par des terroristes d’AQMI, le lundi 5 janvier dernier. Le bilan est lourd. Il fait état de plusieurs morts et blessés. Certaines sources affirment que les soldats ont été « surpris » par des bandits très bien renseignés et ayant pris en conséquence toutes les dispositions pour faire le plus de mal possible lors de leur attaque. Ces objectifs semblent atteints à travers le décompte macabre des victimes et des pillages enregistrés à l’issue de cet acte ignoble d’une barbarie inouïe.

L’attaque de Nampala constitue incontestablement une évolution significative et une nouvelle dimension dans la guerre asymétrique imposée au Mali par les forces du mal, qu’il va falloir désormais intégrer à toutes les analyses.

Etant donné que les déclarations de bonnes intentions et autres communiqués de condamnation n’ont visiblement aucune incidence sur la détermination des groupes armés auteurs de ces nombreuses attaques et actes criminels contre les forces internationales de la Minusma, l’armée malienne et les populations civiles, l’Etat et ses partenaires doivent nécessairement revoir leurs stratégies en vue d’adapter la riposte en fonction de l’ampleur et la complexité des menaces.

En attendant de comprendre ce qui s’est réellement passé ce lundi dans le village de Nampala, les suppositions et autres commentaires vont bon train. Chacun y va de son « expertise ». Mais ce qui apparait comme une évidence désormais c’est la capacité des terroristes à entreprendre et commettre des forfaits partout à leur guise. Rien ne semble à présent arrêter leur volonté à compromettre autant que possible le retour de la paix et de la stabilité au Mali. C’est pourquoi, ils étendent leur champ d’opérations au-delà des régions de Gao, Tombouctou et Kidal. L’attaque de Nampala se situe en droite ligne de cette stratégie.

Depuis l’intervention de l’Opération Serval et la libération des zones sous occupation djihadistes, c’est en effet la première fois que la région de Ségou, considérée comme au centre du pays, est l’objet d’une opération d’une telle envergure. La nouvelle donne doit être intégrée dans les stratégies de riposte aux menaces découlant de l’extrême versatilité, la flexibilité et la mobilité de l’ennemi.

Aux nouvelles menaces, il faut trouver de nouveaux moyens. L’un des éléments fondamentaux de toute stratégie en la matière doit reposer sur la franche collaboration des populations des zones concernées.

En effet, aujourd’hui plus que jamais, les forces armées de défense et de sécurité (FAMAs) ont besoin du soutien de tous les patriotes sans exception. Manquant souvent du strict minimum nécessaire à l’accomplissement de leur mission (renseignement inefficace ou inexistant, moyens d’information et de communication obsolètes, stratégies inadaptées aux menaces, formations de base inadaptée aux exigences nouvelles, mobilité approximative, etc.), elles doivent combattre, comme à l’aveuglette, un ennemi invisible la plupart du temps, capable de surgir à tout moment et n’importe où. Un combat pour le moins inégal entre des forces régulières soumises à l’observation et au respect strict de certains règles et principes (Conventions internationales, droits humains, etc.) face à des obscurantistes sans loi ni foi. Ce soutien et cet appui de tous et de chacun sont des plus nécessaires aujourd’hui pour circonscrire et vaincre définitivement que le mal et les menaces liées aux visées hégémoniques et expansionnistes des terroristes.

Toutes autres considérations mises de côtés, il est temps de sonner le clairon de l’unisson et de l’unité à travers un haut-le-cœur patriotique de tous pour une mobilisation totale afin de faire faire front commun et unique contre les ennemis de la paix dans notre pays et partout dans le monde.

B. Sidibé