Les Maliens dans leur grande majorité à bon droit souhaitent voir du pétrole dans le Sahara malien. Certains, par un raccourci dont nous sommes en la matière peut-être les champions du monde, voient dans la résurgence des rebellions touarègues des mains invisibles. Ces mains qui souhaiteraient s'accaparer du pétrole et autres ressources énergétiques du Mali.
L’attribution des marchés de l’exploration de blocs pétrolifères à la Sonatrach algérienne a fini par convaincre les plus sceptiques de la présence des ressources énergétiques sous nos sols. Cependant, ce qu’il faudrait noter, c’est que les ressources pétrolifères et gazières peuvent provoquer ce que l’on appelle la maladie hollandaise.
En clair, que dans tous les autres secteurs de la vie économique les acteurs économiques croisent les bras et attendent l’argent du pétrole. L’économie du pays devient ainsi une économie rentière. À trois exceptions près, les USA, la Norvège et le Canada, partout où il y a du pétrole tous les autres pans de développement sont subventionnés à outrance ; l’économie n’est plus compétitive car les coûts de production (salaires et autres) sont trop élevés. L’économie devient ainsi tributaire du pétrole.
L’Arabie Saoudite a un autre secteur vivant. Cela est dû à la présence des lieux saints de l’Islam donc du religieux plutôt qu’à un quelconque dynamisme de son secteur touristique. Les Marocains et les Tunisiens, presque sans pétrole, ont un niveau de vie plus élevé que les Algériens. Et pourtant, avec le pétrole et le gaz, les Algériens ont une réserve de 150 milliards de dollars (argent liquide). Cet argent est distribué de façon à ramener la paix sociale, les populations demeurant ainsi des assistées.
Le Nigéria, en dépit de son pétrole, a tout le mal du monde de se débarrasser de Boko Haram. En Guinée Équatoriale, aujourd’hui pour les nationaux, faire certains boulots équivaut à un sacrilège. Au Sénégal, l’ex-président Abdoulaye Wade accuse la famille présidentielle actuelle de détenir 30 pour 100 de la société adjudicatrice de permis d’exploitation pétrolière. Ce n’est qu’un début. 97 articles de presse ont déjà été consacrés à ce sujet au Sénégal. Cela n’a surpris personne.
Au Sénégal, le président actuel Macky Sall, simple fonctionnaire ingénieur formé à l’école publique et gratuite, a pu déclarer des milliards comme biens juste pour avoir occupé quelques fonctions en 5 ans. Cette déclaration de biens de Macky Sall, fils de gardien d’école et de vendeuse en détail de cacahuète, est courageuse. Au moins, lui a assumé ses milliards quoique suspects. Dire aujourd’hui que son frère est actionnaire d’ailleurs pour le compte de qui dans la société exploratrice de pétrole ne surprend point. Déjà, l’exploitation de l’or nous a apporté au Mali des produits toxiques. Ce sont certainement le cyanure et le mercure. Bonjour les cancers et la destruction de l’écosystème. Le drame dans tout cela, c’est l’indifférence quasi-générale de nos grands instruits appelés par certains «intellectuels».
Au Mali, comment sera-t-il possible pour le très honnête et intègre (à la bouche) IBK de gérer la manne pétrolière ? Alors qu’il est incapable de déclarer publiquement ses biens. Lui, ce bourgeois auto-désigné, qui se flatte d’un père sorti de William POINTY. Le pétrole peut constituer une source de tension voire de guerre civile. Pour le Mali d’aujourd’hui, le Mali d’IBK, le Mali des surfacturations, le Mali de la famille d’abord, le Mali du Boeing Air IBK ONE, le Mali de Tomi Michel, toutes les découvertes et exploitations gazières et pétrolifères substantielles nous conduiront tout droit dans l’impasse, le chaos. IBK et son régime n’ont pas les vertus nécessaires pour gérer des ressources financières gigantesques. Ceux qui sont incapables de bien gérer les maigres ressources d’un pays en crises ; sont capables de tout négativement parlant. Pour eux, la surfacturation n’est pas un délit. Quelle moralité ? Après tout, la morale est subjective. C’est infiniment triste, mais c’est «subjonctivement» ainsi. Hélas !
Boubacar SOW
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