- La mairie de Dioura saccagée et incendiée
- Le gouverneur dépêché à Ténenkou
- Panique à Diabaly
La localité de Dioura, cercle de Ténenkou, a été attaquée, dans la nuit du 6 au 7 janvier, par les rebelles du Mnla, du Hcua et du Maa. Ils ont saccagé et incendié les locaux de la mairie et de la sous-préfecture. A quelques encablures de là, les symboles de l’Etat ont déserté la ville de Ténenkou. Le gouverneur de la région de Mopti a été dépêché hier après-midi à Ténenkou afin de montrer la voie (le chemin de retour ?) aux agents de l’administration. Un contingent militaire s’est dirigé vers Dioura. C’est la psychose dans la région de Mopti.
Dans leur ignoble serment de fêter l’indépendance de l’Azawad à Kidal, le 21 mai prochain, et d’instituer désormais cette date comme telle, les rebelles ne reculent devant rien pour montrer leur détermination à respecter cet objectif avoué. En effet, convaincus que Kidal est définitivement conquise, ainsi qu’une partie du nord, les groupes armés, en rébellion contre l’Etat malien, étendent leurs tentacules vers le sud et attaquent à boulets rouges en plusieurs endroits. Tantôt dans la région de Ségou, tantôt des localités de la 5è région, faisant des morts, des blessés, des orphelins, des déserteurs, créant une panique généralisée. Toutes choses qui mettent à mal la souveraineté de l’Etat.
Ainsi, après le carnage du camp militaire de Nampala dans la région de Ségou (lundi 5 janvier) qui a fait 7 morts, les rebelles, armés jusqu’aux dents, ont attaqué Dioura (cercle de Ténenkou, région de Mopti) dans la nuit du 6 janvier jusqu’à hier matin. Les bandits ont visé les symboles de l’Etat, saccageant et incendiant la mairie et la sous-préfecture. Les militaires, qui avaient eu vent de leur arrivée, ont quitté pour aller renforcer les positions de Niono. Les rebelles ont même fouillé les domiciles à la recherche de militaires et autres agents publics. Aux bruits des armes, les populations avaient commencé à fuir le village, mais elles ont été rassurées par les assaillants, qui ne cherchaient que les fonctionnaires.
Après Dioura, les rebelles font circuler la rumeur qu’ils se dirigent vers Ténenkou. Informés, les agents de l’Etat, les populations et leurs animaux vident la ville et se réfugient en brousse ou dans le premier village trouvé. Les administrateurs civils et les forces de sécurité se fondent dans la nature. Introuvables.
A Diabaly (cercle de Niono et région de Mopti), c’est le sauve-qui-peut. Parce que, « tout est possible » et que personne ne connaît la destination des bandits.
Informées de la situation, les autorités prennent les choses en main. Le gouverneur de la région de Mopti est dépêché à Ténenkou, pour, d’abord, servir d’exemple et montrer la voie à suivre aux autres cadres et agents de l’Etat ; ensuite, rassurer les populations de la ville et de l’ensemble de la zone inondée du Macina que l’Etat est présent et qu’elles sont et demeurent sous sa responsabilité.
En outre, des militaires sont envoyés à Dioura pour faire l’état des lieux, rassurer les habitants et les protéger, ainsi que les symboles de l’Etat.
Pourquoi une telle recrudescence de la violence pendant qu’on s’achemine vers la reprise des négociations d’Alger (reportées sine die d’ailleurs) ? Pourquoi le choix d’intensifier les attaques au sud et non plus au nord seulement ? Beaucoup de zones d’ombres subsistent.
Sékou Tamboura