A Gao, tout le monde l’appelait par le sobriquet Mouché qui signifie Maître en Sonrhai. Mahamane Alhady, puisqu’il s’agit de lui a définitivement tiré sa révérence à l’âge de 81 ans. Il a été accompagné à sa dernière demeure au cimetière d’Aljanabandia, le lundi 5 janvier par une foule composée de parents, d’amis, de responsables sportifs et de plusieurs anonymes. Enseignant de formation, Mouché restera comme l’un des plus grands serviteurs du sport des trois régions du nord que sont Gao, Tombouctou et Kidal.
Alhady a dirigé la ligue de football de Gao pendant plusieurs années et est resté au service du sport jusqu’à son dernier soupir. En effet, malgré la maladie qui le rongeait, Mouché continuait à entretenir les générations montantes de son humanisme et de son savoir faire pour, répétait-il, permettre à la Cité des Askias de rayonner davantage. Des clubs comme Leclerc, la Renaissance, les Aigles noirs, le Racing club, Africa sport, Askia et le Sonni club lui doivent tout. Comme enseignant, Alhady a gravi tous les échelons : école des garçons aujourd’hui Farandjireye, Magnadaoue, Bazzi Gourma, inspection de l’enseignement et Direction régionale de l’éducation.
Et partout où il est passé, l’homme a marqué les esprits par sa rigueur au travail, son honnêteté et surtout sa capacité d’écoute. Comme Mahamane Tiégoum, Mahamane Samaké avec lesquels il formait ce qu’on appelait les 3 Mahamane, Mouché a marqué son temps et sa disparition laisse un grand vide dans les trois régions du nord. Parti à la retraite en 1990, Mahamane Alhady recevra la médaille du Mérite national, avant d’être élevé au rang de Chevallier de l’ordre national du Mali avec effigie Abeille en 1996. Dors en paix Mouché !
M. B. CISSé
AMAP-Gao