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L'Indicateur Renouveau N° 1354 du 27/9/2012

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Seydou Badian NOUMBOINA : Amertume et mauvaise bile
Publié le jeudi 27 septembre 2012  |  L'Indicateur Renouveau


Obsèques
© aBamako.com par as
Obsèques de Gabou Diawara.
25/09/2012. Bamako. Medine. Ex responsable de la Jeunesse de l`US-RDA, depute, membre du comite directeur et du bureau politique. Il fut détenu dans la prison de Kidal pendant 7 ans a la suite du coup d`Etat militaire de 1968. Allocution de Seydou Badian Kouyate.


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Seydou Badian NOUMBOINA, anciennement connu sous le nom de Seydou Badian KOUYATE se livre à une attaque en règle contre le Président ATT, qui renseigne plus sur l’amertume et la mauvaise bile de son auteur que la pertinence des faits allégués.
Dans cette interview qui restera comme un grave et inutile bavardage, Seydou Badian poursuit son irrésistible et obsessionnelle quête de reconnaissance. Personne ne conteste à l’auteur de « Sous l’orage » d’être un écrivain connu, mais il n’a jamais été un homme politique reconnu ni par sa génération ni par ses cadets parce qu’il n’a jamais su susciter l’adhésion ni sur ses idées ni sur des valeurs.
Et puisque personne n’en parle, Seydou Badian prend le parti d’une belle autocélébration sur la grande aventure de l’indépendance et pour que nul n’en ignore, on apprend qu’il a été porteur de message auprès de De Gaulle, qu’il a discuté avec l’immense André MALRAUX. Il célèbre les succès du régime US-RDA (succès incontestables) mais tait les graves dérives d’un régime liberticide (assassinat des Hamadoun DICKO…), les exactions de la milice qui dans sa bouche apparaît comme un groupe d’anges à qui l’on a fait un mauvais procès. Au milieu du discours, une perle : « C’était des jeunes (les miliciens, ndrl) qui passaient la nuit à surveiller les villes. Ils avaient mis un grand coup arrêt à l’insécurité. Mais les gens qui aiment nocer la nuit étaient dérangés… ». Fin de citation. Défense de rire surtout !
Plus sérieusement, Seydou Badian, du haut de ses 84 hivernages, colporte la thèse fantasque de ATT « complice des islamistes pour rester au pouvoir et qui n’aurait pas désarmé les combattants venus de Libye… ». A son âge, on peut être dur de la feuille, il faut donc lui crier à l’oreille ou lui expliquer par le langage des signes que les rebelles touaregs venus de Libye, avec des intentions malveillantes, avaient plus de 2000 kilomètres de bande frontalière entre le Mali, le Niger et l’Algérie pour se soustraire à tout contrôle. C’est une sottise que de penser qu’il y avait un check-point obligatoire ou pour accéder au territoire malien, il fallait passer. Il faut préciser à Seydou Badian que certains combattants venus de Libye, parce qu’ils étaient dans de meilleures dispositions par rapport au Mali, ont bien rendu leurs armes, notamment ceux de la communauté du colonel Gamou et qui se sont même enrôlés dans les rangs de l’armée malienne pour combattre AQMI-MNLA. Ce sont les mêmes éléments qui forment l’ossature de la force que commande le colonel Gamou au Niger et sur laquelle nous fondons de réels espoirs pour la reconquête des régions perdues.
Quand Seydou Badian évoque ses relations à l’argent, l’envie nous prend de faire une quête populaire pour un vieillard aujourd’hui désargenté parce qu’il a été, hier, un jeune bâtisseur de Nation dédaigneux du fric. Il prend les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Pour l’histoire, Seydou Badian a préféré se mettre au service de la révolution congolaise (Brazza) que celle de Mathieu KEREKOU au Bénin. La première offrait des pétrodollars tandis que la seconde ne vous saoulait de slogansmarxistes. Lui, il a su vite en prendre son parti.
On peut lui coller tous les défauts de la terre, mais ATT est mille fois plus vertueux que vous s’agissant du rapport à l’argent. Décidément incorrigible, Seydou Badian poursuit : « J’ai entendu le Capitaine dire, les premiers jours après le coup d’Etat, qu’il y avait eu des malversations. Il faudrait qu’on sache de quoi il s’agit. Et je sais qu’il a fait des choses immorales, malhonnêtes, qu’il doit payer ». Nous aussi on a entendu qu’il existe une attestation de vente du Nord du Mali à la Libye ; d’autres nous ont rapporté que ATT a perçu 22 milliards de FCFA pour enrôler des jeunes touareg dans l’armée libyenne. On peut continuer à débiter toutes les hérésies qui ont manifestement emporté la conviction de Seydou Badian. Il peut aller demander la preuve des malversations arguées plutôt que de rester dans l’insinuation calomnieuse.
Pour conclure, Seydou Badian passe sa colère sur la CEDEAO et les chefs d’Etat des pays membres, coupables de penser que la situation au Mali est une menace pour la sous-région et surtout de vouloir aider à y trouver une solution. . « Je ne comprends pas ce qu’ils veulent (les chefs d’Etat). De la solidarité ou de la domination? Nous avons des armes à Conakry bloquées. Réellement, si c’est une structure de solidarité, qu’on libère nos armes. C’est le premier pas. Non, on les bloque. Qu’est-ce qu’ils veulent faire de nous? ». Le Procureur Général du procès ATT a sans doute entendu les autorités guinéennes révéler que c’est ce dernier qui a commandé lesdites armes !
Tremblez ADO, CONDE, BLAISE… L’ouragan nommé Seydou Badian est en marche : « Vous savez, il faut qu’ils fassent attention. Je ne parle pas au nom des Maliens, je parle en mon nom. Nous connaissons le passé et la situation de chacun. Les chefs d’Etat qui, aujourd’hui, crânent, je les connais. Et cela ne va pas se passer comme cela ».Il paraît que dans les différents Palais, ils sont morts de rire.
Fermons maintenant le journal de cette interview-fable pour nous intéresser aux motivations profondes de l’homme. Il est vrai qu’un procès en sorcellerie contre ATT est bien plus vendeur que la science en développement que Seydou Badian a tenté, du Congo-Brazza au Mali, de Sassou N’Guesso à Amadou Toumani TOURE en passant par Alpha Oumar KONARE, d’«infuser» à ses cadets sans aucun résultat visible et tangible.
Il est même utile de rappeler qu’aux premières heures du régime ATT, Seydou Badian NOUMBOINA avait eu la généreuse idée pour lui-même de demander un mandat de représentation du Mali dans les négociations entre la République Populaire de Chine et notre pays au prétexte qu’il était un grand ami de l’Empire du Milieu et à ce titre capable de mobiliser des milliards de Yuans pour le Mali. Le passe-droit sollicité ne puait pas seulement la prétention d’un homme qui pense que le Soleil tourne autour de sa personne, il sentait aussi une cupidité, un appât du gain que les pétrodollars de Sassou n’avaient pu assouvir.
Le Président ATT ne lui fit jamais l’affront de refuser bruyamment l’offre, mais démontra à Monsieur NOUMBOINA anciennement KOUYATE qu’il n’avait pas besoin de ses services de coach pour densifier le partenariat Chine-Mali. Le 3ème Pont de Bamako, l’Hôpital de Yirimadio, l’autoroute Bamako-Ségou en chantier, Sukala 3 etc. ne doivent un sou percé aux talents de « fundraising » de Seydou Badian. Mais qu’importe, ATT avait commis déjà le crime de se passer de ses services. Des petites allusions perfides à quelques saillies de portée mesurée –il est courageux mais pas téméraire-, Seydou Badian s’invitait épisodiquement à son attention.
Depuis le coup d’Etat du 22 mars, il est passé à la vitesse supérieure contre l’homme du 26 mars 1991 sans égard pour son grand âge à lui-même et surtout dans une démarche d’ingratitude qui en dit long sur son absence de foi. Dans les affres du cachot du camp Para, c’est à un certain Amadou Toumani TOURE que le Docteur Seydou Badian doit, après Dieu bien sûr, d’avoir eu la vie sauve à l’occasion d’une crise au cours de laquelle il crut sa dernière heure arrivée au point de dicter dans un élan fébrile ses dernières volontés. Le Seydou Badian KOUYATE de ces temps héroïques restera toujours digne de notre respect, tout comme le geste chevaleresque de ATT car cela paraît banal aujourd’hui, mais il fallait du culot et surtout des convictions pour manifester de la sympathie voire plus pour les prisonniers politiques.
Cet épisode de leur vie à deux devait suffire à créer un tabou dans leur lien, celui d’en bannir tout comportement dicté par la haine et le ressentiment quelque soient les manquements de l’autre. Mais il y a bien longtemps que Seydou Badian s’est affranchi des rigueurs de l’éthique personnelle et de la morale sociale. Tout le monde se souvient de l’énergie pathétique qu’il mit à se défaire de son nom de famille KOUYATE, patronyme noble des descendants de Balla Fasséké. Décision actée dans un communiqué du conseil des ministres qui restera comme une insulte à la mémoire de notre culture. Cette infidélité à ses origines, conjuguées à bien d’autres, disqualifie Seydou Badian NOUMBOINA (patronyme zoulou ou bassari ?) du débat public qu’il ne cesse de polluer par ses éructations outrancières.
Aux premières heures du coup d’Etat, il avait couru proposer ses services à Kati. Comme hier à Sassou, à Alpha et à ATT. Avec le même argument-massue servi à la junte : « je vous aiderai auprès de la Chine à vous passer de l’Occident et de ses sanctions, ils nous fourniront même en armes ». Passés les flonflons de l’après-putsch, les jeunes ont récusé poliment ce « mentoring » intéressé mais aux résultats hautement improbables.
Ainsi va Seydou Badian NOUMBOINA qui, comme les hippies d’hier, a les cheveux longs, mais des idées toujours courtes pour apporter autre chose au débat que des imprécations baveuses. Il est symptomatique de relever combien est grande la solitude de cet homme qui depuis l’US-RDA du temps de Modibo KEITA s’est fait une réputation de franc-tireur ayant toujours raison sur les autres, incapable de s’intégrer dans une organisation. Le Rubicon a été franchi sous le Président KONARE lorsque Seydou Badian NOUMBOINA anciennement Seydou Badian KOUYATE a été obligé de réfugier au Maroc pour fuir les foudres du pouvoir qui détenait contre lui des preuves d’encouragement du vandalisme.
« Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise ». Plutôt que de devenir une grande voix de notre pays, toute chose à laquelle le sort le prédestinait, Seydou Badian s’est égaré dans les dédales d’une vie en clair-obscur, où l’âge ne semble pas encore avoir apaisé les passions. Mout ça n’est que tempête dans un verre d’eau.

Bakary KOUYATE

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