2014 s’est écoulée lentement et péniblement avec son lot de malheurs et de bonheurs aussi. Une nouvelle année vient de commencer avec ses nombreuses inconnues à découvrir ensemble. Comme le recommande la tradition, chacun de nous à adresser ses vœux les plus pieux à ses proches et à ses amis(es). Malheur à celui qui ne se soumettra pas à cette tradition vielle de plusieurs siècles. Il sera perçu comme un oiseau de mauvais augure ou quelqu’un d’antipathique par son entourage. Et pourtant !
Vous êtes-t-il arrivé de vous poser la question de savoir si les vœux formulés impactent votre vie et celle d’autrui. Ces vœux changent-ils réellement notre vie ? Personnellement, je n’en suis pas sûr. Au terme de l’année 2014, en prenant point par point tous les vœux reçus, très peu se sont vraiment réalisés voire même pas du tout. Je pense que c’est le cas pour beaucoup d’entre vous.
Je suis encore plus sceptique des tonnes de vœux adressés de façon solennelle par les dirigeants de ce monde à leurs populations respectives. En France par exemple, François Hollande avait formulé le 31 décembre 2013 le vœu de voir la courbe du chômage inversé. Rien n’y fit. La courbe du chômage est restée croissante. Il avait aussi souhaité une France embonpoint, malheureusement, le quotidien des Français ne s’est pas beaucoup amélioré. Pis, la précarité s’installe durablement. Pour ses vœux de ce 31 décembre 2014, il n’a voulu prendre aucun risque. Il s’est contenté de rester dans la généralité et de prendre des engagements régaliens.
En souvenir, au Burkina Faso, le président Blaise Compaoré avait, lui, souhaité de briguer un énième mandat lors de ses vœux à la nation du 31 décembre 2013. «Les citoyens burkinabè demandent à jouer pleinement leur partition dans les décisions qui les concernent au plus haut point…J’attache une importance capitale à ce que le peuple soit consulté…Je puis vous rassurer que le principal motif qui fonde toute mon action est de léguer à la postérité, une société bâtie sur un socle de stabilité et tournée vers le progrès» avait-il martelé. Pour préparer en quelque sorte les consciences à son projet anachronique. Dix mois après, son vœu pieux ne s’est pas concrétisé. Le peuple burkinabé a pris son destin en main en mettant fin à son règne sans limite.
Quoique nos vœux ne soient pas exhaussés, n’empêche que chaque fin d’année, tradition oblige, nous nous plions à cette exigence. Ce sont donc des milliards de gentils messages qui sont envoyés pour que les sept milliards d’habitants de la planète se portent mieux qu’avant dans un monde meilleur. Mais hélas ! La petite planète bleue se porte malheureusement de moins en moins bien. Le monde va à vau-l’eau.
Le bilan de l’année écoulée est loin d’être reluisant. Outre les faits divers et crises diverses auxquels nous sommes habitués – catastrophes naturelles principalement liées au dérèglement climatique, dépression économique, guerres, épidémies dont la dernière en date est la maladie à virus Ebola qui décime les populations en Afrique de l’Ouest (…) – un nouveau phénomène effroyable a fait son apparition causant encore davantage de malheur dans le monde.
Il s’agit de l’Etat Islamique désigné en France sous l’acronyme Daesh, la traduction du sigle « Isil » en langue arabe. C’est le même usage aux Etats-Unis pour dénier à ce mouvement terroriste toute légitimité sur des territoires expropriés.
Daesh ou Isil sème la terreur un peu partout. L’Etat islamique mène la guerre à tous ceux qui ne partagent pas ses idées morbides y compris les musulmans, les vrais, qui désapprouvent ses pratiques barbares. La guerre de Daesh contre le monde civilisé n’est ni une «guerre sainte» ou une « guerre légale» et encore moins le jihad tel qu’il était mené aux siècles derniers à l’époque des grandes croisades organisées au nom du Coran. La guerre de l’Etat islamique contre le monde est tout simplement une usurpation, une déformation et une dérive religieuse.
Au nom de cet islam usurpé, Daesh étend ses bastions en Syrie, en Irak et sur tout le Moyen-Orient. Daesh a désormais des tentacules en Asie du sud et en Afrique comme en témoignent les actes terroristes perpétrés par Boko Haram dans le nord du Nigéria. L’Europe n’est pas en reste. Nombre de nouvelles recrues affluent du vieux continent vers les terres de prédilection du terrorisme pour gonfler les rangs des candidats au djihadisme. Il y a donc urgence à combattre ce mal du siècle avec la plus grande énergie et détermination pour que le monde se porte beaucoup mieux en 2015. Tel est le vœu formulé par les dirigeants du monde.
Clément Yao