La ville de Koulikoro est le chef-lieu de région le plus proche de la capitale. Cette proximité, au lieu d'être un avantage pour la population, constitue un handicap à cause de la problématique de la route. Long d'une soixantaine de kilomètres, le tronçon Bamako Koulikoro est l'un des plus dégradés au Mali. Cette situation a créé un sentiment de révolte chez les utilisateurs de la route qui payent quotidiennement le péage alors que des nids de poule rendent impraticable cette voie.
Parmi les protestataires figurent les syndicats des transporteurs de Koulikoro. Ce sont eux qui ont demandé la fermeture du poste de péage qui se situe sur le tronçon. Selon les responsables du syndicat des transporteurs de Koulikoro, l’exigence de fermeture du poste de péage est relative à la dégradation de la route Bamako – Koulikoro dont les conséquences ont entrainé des dommages graves sur les engins et des accidents massifs avec mort d’hommes. Dans la foulée, plusieurs transporteurs ont estimé qu’ils payent régulièrement le tarif. Malgré l’acquittement de leur obligation, aucune réparation n’a été effectuée sur le tronçon même pendant la période des pluies. Les contestataires ont conditionné la réouverture du poste de péage à la construction d’une nouvelle route qui relie la capitale à la cité de méguétan.
Malgré l’annonce d’une négociation en cours entre le syndicat et l’agence des routes afin de trouver un compromis, les syndicalistes continuent de crier leur ras-le- bol.
» Trop c’est trop, on en a assez « , déclare le chef de gare de Koulikoro et membre du syndicat, Batuo Touré. Pour lui, la route Bamako-Koulikoro est la plus fréquentée et reste la plus dégradée du Mali avec son cortège d’accidents quotidiens. « Toutes les voitures qui empruntent quotidiennement cette route enregistrent fréquemment des pannes dues à son état. Tant qu’une nouvelle route n’est pas construite, nous refusons de payer le péage qui est censé servir à l’entretien des routes » martèle le syndicaliste. Batuo Touré affirme que la fermeture du péage s’est passée dans le calme. Dans la mesure où, poursuit-il, toutes les autorités régionales et locales ont été informées ainsi que les agents de sécurité affectés sur le lieu.
Cette fermeture du péage relance le débat sur l’état de la route Bamako Koulikoro qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Du côté du gouvernement, on annonce que le début des travaux est pour bientôt. Dans la mesure où un accord de financement a été trouvé pour 52 milliards de F CFA avec les partenaires chinois à la suite de la visite du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta en Chine. Ces assurances ont été données par le président du conseil régional de Koulikoro, Abdoulaye Diakité, lors d’une récente rencontre avec le ministre en charge des transports.
En attendant le début des travaux, les usagers refusent de payer le tronçon.
Zoumana NAYTE
Correspondant à Koulikoro