Bouaré Fily Sissoko du ministère de l’Economie et des Finances, Berthé Aissata Bengaly du ministère de l’Artisanat et du Tourisme, Togola Jacqueline Nana Togola, de l’Education nationale, quittent le navire. Leurs collègues, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, de la Culture, Sangaré Oumou Bah de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, ont été confirmées à leurs anciens départements respectifs. Mieux, la première se trouve renforcée avec l’ajout à son portefeuille du département du Tourisme et de l’Artisanat. Un ministère tenu jalousement par Mme Berthé Aissata Bengaly dans le gouvernement Mara. Celle-là même qui avait lancé une guerre froide de leadership contre la tenante du département de la Culture, accusée d’avoir empiété sur son domaine d’intervention. Dans cette belligérance autour des Arts et de la Culture, on assistera à deux festivals sur le bazin, avec le même concept, le même contenu mais de départements différents. Aussi, l’ancienne ministre de l’Artisanat et du Tourisme avait tellement multiplié des gymnastiques politiques dans son Koutiala natal au profit du RPM, qu’on avait estimé qu’elle pourrait se tirer d’affaires dans toutes les circonstances. Hélas, le vent a pris une autre direction. Au point que celle qui était supposée être sa rivale, a grignoté son département en entier.
Dans le lot des nouvelles entrantes, la véritable inconnue reste Mme Diarra Raky Talla, qui remplace, Bocar Moussa Diarra à la tête du Ministère du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions. Ainsi en substance, dans la nouvelle configuration gouvernementale, peaufinée par le nouveau Premier ministre Modibo Keïta, le nombre de portefeuilles occupés par les femmes est de trois contre cinq précédemment.
Quoi, vous dites plus de représentativité des femmes aux postes de responsabilités ?
Foncier au Mali : Une nouvelle réforme pour mieux protéger le domaine
Tieman Hubert Coulibaly
Un grand ‘’bavard’’ à la tête de la grande muette !
Dans la composition du nouveau gouvernement, la surprise ou du moins, l’une des grandes surprises, a été sans nul doute la nomination du président du parti de la colombe blanche, Tièman Hubert Coulibaly, précédemment ministre des Affaires Foncières, des Domaines de l’Etat et du Patrimoine. En effet, le fils de Moussa Balla Coulibaly, l’un des rares ministres rescapés de la période de transition semble être chanceux et même très chanceux. De l’ennuyant département des Affaires Foncières, où la directrice nationale du domaine et des cadastres a embrumé le tableau de ses actions, il est bombardé à la tête du département de la Défense, un portefeuille de souveraineté.
Mais d’ores et déjà, malgré ses talents de fin communicateur (communicateur de formation et homme d’affaires de profession), beaucoup d’observateurs sont peu optimistes, quant à ses chances de réussite à la tête d’un département ou rien ne le prédestinait ou presque. Mais d’aucuns l’accordent du crédit, étant donné qu’il reste un protégé caché du roublard Soumeylou Boubèye Maïga. Dont l’ombre commencera à planer sur ce département, encore.
Monsieur le ministre, la balle est dans votre camp pour clouer les becs, ou au cas échéant, faire le muet comme Ba N’daw, car c’est la grande muette.
La première ‘’facture’’ de la surfacturation
Mahamadou Camara, ministre sortant de l’Economie Numérique de l’Information et de la Communication, Bouaré Fily Sissoko, désormais ex-patronne de l’hôtel des finances et Moustapha Ben Barka quittent le navire. Trois personnalités, dont les noms reviennent souvent, à tort ou à raison dans le sulfureux dossier de marché d’acquisition d’armements et du Boeing présidentiel. Pourtant, après le retour du FMI, on avait estimé que les meubles étaient sauvés pour nos amis du ‘’team Aigris’’, que ‘’Kankélen Tigui’’ allait renouveler sa confiance au moins à Fily, à cause de ses récentes actions médiatiques, en langue française, Bamanan et Kashonké. Donnant l’impression générale qu’elle maîtrise parfaitement les dossiers du département dont elle avait la charge. D’ailleurs, des sources bien introduites confirment qu’elle s’amusait avec les CV de certains Inspecteurs de classe exceptionnelle de la douane, histoire de poignarder au dos l’actuel DG des gabelous.
Quant à son cadet, le Sorbonnien, son crime serait probablement, celui d’avoir signé un mandat d’exclusivité de fourniture d’armements, pendant qu’il était encore chef de cabinet à la présidence. On dit aussi qu’il a péché dans son domaine de prédilection, à savoir la communication, car ni l’ORTM encore moins l’AMAP n’ont montré de nouveaux visages. Son véritable succès est à chercher dans le domaine de l’humanitaire, où il a promu et assuré l’évacuation sanitaire de notre confrère du Nouvel Horizon, Daba Balla Kéita.
Le cas le plus plausible qui démontre que cette exclusion collective dans le nouveau gouvernement relève de l’affaire de la surfacturation, est celui de la non reconduction du pimpant ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, Moustapha Ben Berka. Lequel, malgré un semblant de boucan avait reçu à propulser le secteur des affaires du Mali à un niveau salutaire. Les derniers résultats du Doing Business et de la Transparency International sont illustratifs. Seulement et malheureusement pour lui, depuis que l’ancien ministre de la Défense SBM, lui a fait porter la casquette du négociateur principal dans l’achat du fameux ‘’Boieng Présidentiel’’, personne d’autre n’a pu le ‘’décasquer’’, plutôt le dédouaner.
Bathily-syndicats des magistrats, le film continue-t-il ?
Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et garde des sceaux, jusqu’au jour du départ du Premier ministre Moussa Mara, le jeudi 8 janvier, Mohamed Aly Bathily a marqué son passage. Et ceux qui se réjouissent le plus, du départ du très charismatique ‘’Avocat ministre’’, sont les magistrats, qui peuvent lancer un véritable ouf de soulagement. Tellement le film avait duré, jalonné d’épisodes de mise en cause, de concussion et d’enfermement, toujours sur fond de préservation du droit du bas peuple. Mais généralement au sujet des litiges fonciers. Ironie du sort, le même Me Bathily hérite du département des affaires foncières et des domaines de l’Etat. Remplacé par un autre homme à poigne, le très cultivé Mahamadou Diarra, précédemment ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, qui est certes moins bavard, mais reste tout de même impénitent quand il s’agit de la préservation des droits du peuple. Son succès dans le recasement des concessions illicites sur les lits et servitudes de la rivière Banconi est illustratif.
Par L. NIANGALY & M. Diawara