Soucieux de ne pas "hurler avec les loups", le parti de l’opposition extra-parlementaire, Paréna, a une vision critique de l'action des autorités. Selon son secrétaire général Djiguiba Keita, l’instabilité primatoriale et gouvernementale actuelle est la manifestation d'une absence de vision au plus haut sommet de l'État. Et, espère-t-il, « le 3e chef de gouvernement nommé par le président de la République en 16 mois doit engager le vrai combat ».
A la faveur d’une réunion ordinaire tenue le lundi 12 janvier, le comité directeur du Parena a apprécié la situation politique nationale marquée par la démission du Premier ministre Moussa Mara le 08 janvier. Selon le parti du bélier, cette démission a mis fin à neuf mois d’aventurisme pendant lesquels le Mali a perdu le contrôle de la quasi-totalité du Nord. Les efforts de reconstruction, de rémotivation et deremobilisation de l’armée ont été sapés. Des scandales financiers d’une ampleur jamais égalée dans notre pays ont éclaboussé le leadership malien pendant la même période.
Dans un communiqué publié mardi sur la mise en place du gouvernement de Modibo Keita, le Parena salue la rencontre du nouveau Premier ministre, à son initiative, avec la classe politique, contrairement à son prédécesseur qui l’a traitée avec mépris.
Le secrétaire général du parti rappelle que le nouveau Premier ministre est le 3e chef de gouvernement nommé par le président de la République en 16 mois. « M. Keita est nommé dans un contexte marqué de l’instabilité primatoriale et gouvernementale. Cela est la manifestation d’une
absence de vision au plus haut sommet de l’État. Elle est symptomatique d’une profonde crise politique dans laquelle le pays patauge. Enfin, elle soulève de graves questions sur l’autorité de
nomination des premiers ministres successifs », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que l’élaboration, à la suite de concertations d’une feuille de route pour sauver le pays et le desserrement de l’étau de
la famille du Président sur les institutions est le préalable d’une gestion des affaires publiques transparentes et équitables.
Le Parti pour la renaissance nationale invite le chef de l’exécutif à s’engager dans le vrai combat, notamment la lutte contre l’insécurité, l’impunité, la corruption, la mal gouvernance et le favoritisme dans l’administration d’Etat pour alléger la souffrance des ménages et améliorer les conditions de vie du peuple, à travers le renforcement de la confiance des Maliens en leur pays et en ses institutions par une lutte efficace contre la corruption et une bonne administration de la justice.
Bréhima Sogoba