Issa Dembelé, un vendeur de sac âgé de 38 ans domicilié à Nafadji en Commune I du district de Bamako voulait prendre tout le monde à contre pied, mais finalement il est pris à son propre piège.
A sa concubine Aïcha dite Aïchani Traoré, 21 ans, domiciliée à Senou à des milliers de kilomètres de Nafadji à l’autre bout du district, il avait fait croire qu’il est célibataire, sans enfants. A ses deux épouses qui lui ont donné six enfants, il découchait régulièrement pour passer la nuit avec Aïchani, prétextant des voyages à l’intérieur du pays. Mais quand il a voulu franchir carrément le Rubicon le dimanche 28 décembre dernier en épousant civilement la troisième, il se fait surprendre en pleine cérémonie devant le maire par ses deux épouses, visiblement dans le secret des dieux, publiquement tabassé de même que la malheureuse Aïchani qui a eu sa robe de mariée déchirée.
Le mariage d’Issa Dembelé d’avec Aïchani prévu le dimanche 28 décembre dernier au centre d’état civil de Senou en Commune VI du district de Bamako a tourné à l’humiliation.
Les deux tourtereaux avaient longtemps entretenu des relations d’amour et vivaient en concubinage. Issa avait convaincu Aïchani qu’il est célibataire et sans enfants. Sous la pression des parents de celle-ci, il s’est résolu à l’épouser civilement.
Or, il est marié religieusement à deux épouses toutes domiciliées à Nafadji en Commune I, à plus de trente kilomètres de Senou.
La première lui a donné quatre enfants et la seconde deux. Pour passer tranquillement les nuits avec sa dulcinée, il leur disait qu’il fait des voyages d’affaire à l’intérieur du pays. Puisque les voyages se multipliaient, les deux épouses ont coalisé et fait leur propre enquête.
Elles ont découvert que leur époux les trompait. Elles ont aussi appris qu’il est même prêt à épouser sa copine devant le maire le dimanche 28 décembre.
Elles ont donc peaufiné leur plan sans rien dire à leur traitre d’époux, lequel leur avait dit qu’il voyagerait sur Kayes à partir de la date indiquée pour une durée d’une semaine.
Il avait déjà loué la chambre pour les noces à Senou. Dès 4h du matin, il quitte Nafadji. Ses deux épouses de leur côté, ont loué un taxi pour Senou. Sur place, elles se font discrètes en attendant le moment crucial.
Vers 9h, le cortège fait son apparition et pénètre au centre d’état civil sous les youyous des griottes et des cantatrices. Les futurs mariés, Issa en costume noir bien cravaté et Aïchani en robe de mariée, bien tatouée et leurs témoins sont accueillis par le maire dans son bureau.
L’instant est solennel. Pendant qu’il faisait lecture du code de mariage, deux intruses non attendues se frayent un passage dans la foule pour interrompre l’officier d’état civil et lui expliquer l’objet de leur visite.
Un silence de cathédrale se fait dans la salle. Aussitôt qu’elles ont décliné leur identité, les deux épouses d’Issa ont pris à partie la future nouvelle mariée. Elles l’ont tabassée, déchiré sa robe. La foule en colère s’attaque au futur nouveau marié qu’elle passe à tabac. Elle menace de le lyncher.
C’est le tohu bohu à la Mairie. Les deux épouses d’Issa sont intervenues pour lui éviter le lynchage. Aïchani, ses parents et amies ont profité du cafouillage pour se barrer. Issa est évacué par ses épouses au centre de santé pour recevoir des soins.
Quand il a repris ses esprits, il leur a juré de marier Aïchani, quelque soit le prix que cela va lui coûter. Avait-il vraiment besoin de tenter un mariage clandestin à partir du moment où le code autorise l’homme à prendre jusqu’à quatre épouses ?
Par ailleurs, depuis l’avènement de la loi Maître Mountaga Tall, le mariage religieux produit les mêmes effets que le mariage civil.
I YATTARA