PARIS - Jean-Marc Ayrault a affirmé jeudi sur France 2 qu'on ne pouvait laisser s'installer un "foyer de terrorisme islamiste" au Mali, tout en soulignant qu'on ne pouvait pas "faire une intervention militaire nous-mêmes".
"On ne peut pas laisser s'installer là-bas (au nord du Mali, ndlr) un foyer
de terrorisme islamiste qui menace la stabilité des pays africains voisins, je
pense au Mali, je pense au Niger, je pense au Nigeria, je pense au
Burkina-Faso, je pense aussi à la Mauritanie, mais qui menace aussi l'Algérie"
et "la France", a-t-il dit lors de l'émission "Des paroles et des actes".
"Mais on ne va pas faire une intervention militaire nous-mêmes ! Il y a
l'organisation de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, ndlr),
avec le Mali, qui ont fait officiellement (...) une demande aux Nations
Unies", a-t-il rappelé.
Cette semaine, Bamako a demandé officiellement à l'ONU un feu vert à une
"force militaire internationale" avec un déploiement au Mali de troupes
ouest-africaines qui l'aideraient à reconquérir le nord du pays. Une
résolution du Conseil de sécurité est désormais attendue.
"Nous avons une règle: tout ce qui doit se passer sur tous ces terrains où
il faut lutter contre toutes les formes de terrorisme, de mise à mal des
démocraties, cela ne peut se faire que dans le cadre du droit international",
a souligné le Premier ministre.
A quelle échéance? "Cela va se faire (...). Nous avons franchi un grand
pas. Je ne suis pas en mesure de vous le dire ce soir, et même si je le
savais, c'est aussi une question de sécurité nationale", a-t-il assuré.
Le président François Hollande a souhaité mercredi à New York que la
définition de la force africaine, qui pourrait intervenir dans le nord du Mali
pour déloger les islamistes qui le contrôle, soit bouclée "dans les prochaines
semaines".