PARIS – Le gouvernement français a réfuté jeudi toute planification militaire à ce stade d’une action dans le nord du Mali aux mains des groupes islamistes armés, et réaffirmé que Paris attendait une résolution de l’Onu et des précisions de la Cédéao sur cette opération.
Il n’y a pas de planification militaire française actuellement pour le Mali, a assuré lors d’un point-presse le porte-parole adjoint du ministère français de la Défense, le général Martin Klotz.
La semaine dernière, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait dit que la France était prête à apporter un soutien logistique à une opération au Mali de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Pour l’instant, ce sont les autorités militaires de la Cédéao qui travaillent sur une planification de leur opération qui devrait aboutir à la Micema (Mission de la Cédéao au Mali), a ajouté l’officier.
Bamako a demandé à l’Onu un feu vert à une force militaire internationale avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l’aideraient à reconquérir le nord du pays, sous la coupe de groupes extrémistes armés. Une nouvelle résolution et la précision des besoins de la Cédéao sont attendues dans les semaines à venir.
Mercredi soir, lors d’une réunion de ministres de la Défense européens à Chypre, Jean-Yves Le Drian, en soulignant l’urgence d’une intervention, a demandé à ses homologues européens de faire d’ici à la mi-octobre des propositions sur leur participation, selon le général Klotz.
Pour sa part, la France pourrait, selon des experts, fournir à la Cédéao du renseignement – écoutes, images satellitaires, photographies et films pris à partir d’avions et/ou de drones -, de l’assistance technique et des moyens de transport comme des blindés légers et des camions.
Paris a exclu des troupes au sol mais n’a pas précisé si l’armée de l’Air française pourrait le cas échéant et sous certaines conditions intervenir en appui-aérien à des troupes africaines au sol.
Le dispositif militaire français en Afrique totalise un peu moins de 5.000 hommes. Il s’appuie sur deux bases opérationnelles avancées, à Djibouti et au Gabon, et sur deux pôles opérationnels de coopération à vocation régionale, au Tchad et au Sénégal. Ces deux pôles seraient en première ligne pour servir d’appui à une opération de la Cédéao au Mali.
Près de 950 militaires français sont présents au Tchad dans le cadre du dispositif Epervier, déclenché en 1986. Il comporte deux bases principales à N’Djamena et Abéché (est) ainsi qu’un détachement à Faya (nord). Epervier dispose de 12 aéronefs dont cinq Mirage bombardiers et de reconnaissance dotés d’appareils photo et de caméras.
Les Eléments français au Sénégal (EFS) comptent pour leur part 350 militaires français, dont des instructeurs chargés notamment de formations dans des pays du Sahel, au Niger, au Mali et en Mauritanie.