Mali d’hier : 5è anniversaire de l’Armée : La troupe maniait le fusil et la daba avec la même dextérité

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Publié le lundi 19 janvier 2015 | L’Essor

© aBamako.com par mouhamar
Festivités marquant le 53è anniversaire de l’armée malienne
Bamako, le 20 janvier 2014 à la place de l`indépendance. Sous la Présidence de SEM Ibrahim Boubacar KEITA, President de la République du Mali, les compagnies militaires de l`armée malienne, les forces de l`opération Serval et de la MINUSMA ont défilé à l`occasion du 53è anniversaire de l’armée malienne.

Il y a 43 sans, l’Armée nationale fêtait en grande pompe son cinquième anniversaire. Les festivités ont débuté le matin du samedi 20 janvier 1968 sur l’Avenue de l’indépendance. En présence du président de la République Modibo Keita et de l’ensemble des personnalités politiques et administratives.
L’Essor a décrit le décor et l’ambiance dans son édition du lundi 23 janvier 1968. « Très tôt le matin, les deux côtés de l’Avenue de l’indépendance, et la vaste place qui l’entoure, avaient été envahis par une foule nombreuse, enthousiaste et endimanchée, bourdonnant autour de la grande tribune officielle pavoisée aux couleurs nationales. »
Lors de l’imposant défilé militaire le vol de parade de l’aviation militaire et le passage des détachements motorisés, des engins lourds ont été chaudement applaudis par la foule. Notre armée, malgré sa jeunesse, disposait déjà d’avions de combat dont les bruits de tonnerre, donnaient des frissons, mais en même temps faisaient la fierté des citoyens, rassurés par leur outil de défense.
Difficile de ne pas être nostalgiques de cette époque où nous possédions une aviation militaire. L’armée n’en dispose pratiquement pas aujourd’hui alors que l’appui aérien lui fait cruellement défaut dans la guerre sanglante qui lui est imposée par les djihadistes et les indépendantistes au nord du pays.
Après le déjeuner offert aux délégations étrangères (des chefs militaires d’Algérie, de Guinée, du Maroc, du Sénégal et de la Haute Volta – actuel Burkina Faso – étaient présents) par le président de la République au palais de Koulouba, les festivités se sont poursuivies dans l’après-midi à l’aérodrome. Carrousel exécuté par la cavalerie, démonstration de dextérité de souplesse de l’unité motorisée de la gendarmerie, prouesses des tireurs d’élite qui faisaient mouche à tous les coups, saut des parachutistes, parade des avions de combat.… le spectacle était captivant.
Côté discours, le chef d’état-major de l’armée, le colonel Sékou Traoré, s’est chargé de dresser le bilan des actions de la troupe. Il a d’abord renouvelé « l’engagement irréversible et la volonté de l’armée nationale populaire de mobiliser toutes ses forces, toutes ses possibilités pour le triomphe du socialisme ». Il a égrené ensuite une multitude d’actions : opérations de secours suite aux inondations après la crue du fleuve Niger à Bamako, Koulikoro, et Dioro, participation aux récoltes à l’Office du Niger, construction de routes. Le colonel Sékou Traoré a annoncé la formation d’une unité spéciale de production.
Bâtir une armée capable de défendre le territoire tout en participant aux actions de développement. Tel était l’objectif de la politique de défense. Le président Modibo Keita était visiblement satisfait quand il décrit « une armée de combat et une armée du travail, maniant avec la même dextérité, la même foi et le fusil et la daba. Notre armée populaire et révolutionnaire donne ainsi à l’Afrique et au monde une belle image de l’armée de demain : l’armée au service du peuple, l’armée socialiste. » Il a tressé même des lauriers à la troupe, soulignant que « dans la compétition où les enfants du pays, rivalisaient d’ardeur, d’ingéniosité, de dévouement et d’initiative créatrice, les forces armées et de sécurité ont su forger une place de choix ».
Le président Modibo Keita a estimé que le bilan de l’armée démontrait qu’il ne s’était pas trompé le 20 janvier 1961. « Il y a 7 ans, persuadés de traduire la volonté de notre peuple unanimement mobilisé autour des idéaux de notre Pari, l’Union Soudanaise RDA, nous avons demandé l’évacuation des troupes étrangères de notre territoire national. D’aucuns, nos ennemis de toujours, ont parlé d’aventures, de saut dans l’inconnu, mais comme toujours, ces timorés d’esprit ont eu tort ; comme toujours les événements ont encore une fois apporté la preuve qu’on ne se trompe jamais lorsqu’on fonde sa foi sur l’honneur et la dignité du peuple malien. »
Le premier président du Mali indépendant se réjouissait alors que l’armée ait su épouser « les nobles ambitions d’indépendance et de dignité du peuple ». Elle est aujourd’hui encore débout sur les remparts pour défendre notre indépendance et notre dignité.
B. TOURE