A quelques encablures de la reprise des pourparlers inclusifs, le risque d’embrasement du septentrion se fait sentir. Comme pour freiner l’élan vers la paix, certains groupuscules ont commencé à s’agiter dans le septentrion.
Notre pays est en proie depuis quelque temps à un regain de terrorisme dans sa partie septentrionale. Cette recrudescence de la violence suscite beaucoup d’inquiétude au sujet d’une probable reprise des négociations devant aboutir à la signature de l’accord de paix. Et pourtant, ce round qui est prévu courant janvier est très attendu et s’avère décisif pour un dénouement du processus de paix. Car il a juste fallu l’élaboration du projet d’accord pour que les partenaires internationaux affichent leur volonté inébranlable d’arracher un accord à Alger, vaille que vaille. C’est pourquoi, depuis le 06 janvier, la division des affaires politiques de la Minusma, en collaboration avec l’Union Européenne et la Misahel, ont initié une série de rencontres avec les forces vives de la nation en vue d’échanger sur le projet d’accord de paix. Cette volonté commune intervient après de multiples rounds ponctués de tiraillement entre les acteurs. Mais force est de constater qu’à l’issue du dernier round, l’unanimité n’a pu se faire sur l’élément pour un accord de paix et réconciliation. Alors que ce round devrait permettre aux parties de peaufiner ledit document, il a servi plutôt en haut lieu à une passe d’arme qu’à de véritables propositions de sortie de crise. Pendant plus de deux semaines de discussion, les lignes n’ont guère bougé à Alger. Chaque partie s’est campée sur sa position. Mais l’équipe de la médiation a mis à profit ce temps pour faire une synthèse sur la base des propositions formulées par les parties prenantes à la négociation. Cependant, à mesure que la date butoir de la reprise s’approche, on assiste ces dernier temps à des attaques sporadiques ciblant des camps et d’autres positions tenues par l’armée malienne et ses alliés. Et ce, malgré un retournement de veste spectaculaire de certains groupes armés enregistré le mois dernier. Toute chose qui dénote d’un véritable changement de la donne.
Retour à la case départ
Notre pays est à la croisée des chemins depuis quelque temps entre le retour de la paix par la signature de l’accord et le retour à la case départ. Il n’est un secret pour personne que plus la date fatidique s’approche, plus le risque d’embrasement du septentrion se fait sentir. Comme pour freiner cet élan vers la paix, certains groupuscules ont commencé à s’agiter dans le septentrion. Les forces armées maliennes et les forces partenaires ont essuyé à maintes reprises des attaques faisant des victimes de part et d’autre. Ce retour à la charge des djihadistes a commencé depuis le 30 décembre dernier. La base abritant l’armée malienne et la Minusma dans la commune rurale de Bamba, à 250 km de Gao, a été la cible des tirs de roquette. Pendant que les dispositions sont en train d’être prises pour contenir ces menaces, des attaques se multiplient sur plusieurs fronts : Nampala, Tabankort, Dioura, etc. C’est dire que la recrudescence du terrorisme s’accentue de plus en plus au septentrion. Si rien n’est fait, ça risque de compromettre dangereusement le retour de la paix tant souhaitée. Car même si l’Etat malien et les groupes armés favorables à la signature de l’accord accordaient leurs violons, le nord ne connaitra pas la paix de si tôt. Car les actes terroristes isolés continueront avec leurs lots de victimes innocentes.
Boubacar SIDIBE