Mali : les groupes armés accuse la MINUSMA d’impartialité

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Publié le vendredi 23 janvier 2015 | Xinhua

© Autre presse par DR
Kidal: Minusma soigne des soldats maliens

La Mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali (MINUSMA) est accusée d'impartialité par les groupes armés rivaux qui s'affrontent depuis le 16 janvier pour le contrôle de la localité stratégique de Tabankort, située à environ 200 km au nord de Gao,dans le nord du pays.

Ces accusations ont été proférées suite à une intervention des hélicoptères de la force onusienne en réponse à des tirs directs à l'arme lourde sur ses casques bleus.

Cette action de la MINUSMA, explique un communiqué, "a été effectuée conformément à son mandat qui l'autorise à user de la force pour protéger les populations civiles, son personnel et ses biens en cas d'attaque ou de danger imminent".

Mais chacun des antagonistes, à savoir, d'une part, la Plateforme constituée du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), considérés comme loyalistes, et d'autre part, la Coordination composée du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad ( HCUA), du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'une branche du MAA, a une lecture différente de cette intervention.

Le porte-parole de la Plateforme, Me Harouna Toureh et ses camarades ont "dénoncé l'attitude de la MINUSMA pour avoir déclaré qu'elle a bombardé les combattants de la Coordination".

"Nous exigeons de la part de la MINUSMA la neutralité, à défaut de nous laisser nous battre entre nous (groupes armés rivaux)" a-t- il déclaré au cours d'une conférence de presse.

Me Toureh a estimé que la Minusma devait "au lieu de tirer sur le MNLA et ses alliés", "les empêcher de s'organiser dans le but d' attaquer nos positions à Tabankort ou ailleurs".

Il a "regretté" le fait que "la MINUSMA les empêche de riposter suites aux attaques des combattants de la Coordination du MNLA et ses alliés".

De son côté, la Coordination du MNLA, HCUA et MAA a également " déploré" le fait qu'elle a été "la cible de bombardements aériens effectués par l'aviation de la MINUSMA", indique son communiqué parvenu à Xinhua.

Selon la Coordination, "cette attaque de la MINUSMA contre nos éléments (...) met ainsi en lumière son absence de neutralité dans le conflit actuel".

La Coordination déclare qu'elle "condamne avec la dernière rigueur cette attaque ciblée contre ses positions et prend la décision de suspendre toute collaboration sur le plan sécuritaire avec la MINUSMA jusqu'à nouvel ordre".

"Ces bombardements, survenus à proximité de Tabankort, ont entraîné des morts et des blessés dans nos rangs", ajoute le communiqué de la Coordination sans donner de chiffres.

Faisant pour sa part le bilan des combats, la Plateforme affirme que ses combattants "ont tué 26 éléments de la Coordination dont les corps ont été retrouvés sur le champ de bataille". En outre, ajoute Me Toureh, "selon nos informations, une trentaine de corps ont été enterrés à Kidal. Nous avons également fait 5 prisonniers qui sont détenus dans les normes".

Pour lui, "la recrudescence de la violence dans le nord du Mali vise à empêcher la signature d'un accord de paix et d'autre part à éliminer la Plateforme du processus de paix".

Depuis juillet dernier, le gouvernement malien et ces groupes armés sont engagés dans un processus de négociations à Alger, qui devrait aboutir à un accord de paix global et inclusif.

La reprise de ces négociations est prévue ce mois-ci toujours à Alger qui joue un rôle de médiateur.

L'intervention de la MINUSMA contre les combattants de la Coordination a été par ailleurs dénoncée au cours d'une manifestation de jeunes et de femmes, mercredi, à Kidal.