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Processus de Paix au Mali : Le Nord s’enflamme et échappe à tout contrôle
Publié le vendredi 23 janvier 2015  |  Le Républicain




La partie septentrionale du Mali est le théâtre, ces derniers moments, d’une montée brusque de violence. Plusieurs localités de cette partie du territoire font l’objet d’attaques djihadistes. Et les différents groupes armés se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des villes stratégiques. Pour ne rien arranger à la situation, la Minusma (habituellement une force neutre), obligée de se défendre, est entrée dans la danse.

Le Nord du Mali fait face, depuis plusieurs semaines, à une recrudescence d’attaques contre les forces maliennes et internationales, mais également contre les civils. Après Tenenkou (Mopti), Nampala (Ségou) et Tabankort (Gao), la violence s’est invitée dans la ville de Kidal. Une situation, sans précédente, qui illustre l’enlisement des négociations de paix à Alger. Le 17 janvier une attaque complexe a été menée contre le camp de la Minusma à Kidal qui s’est soldé par la mort d’un casque bleu et un blessé, tous deux appartenant au contingent tchadien. Mais avant, le vendredi 16 janvier, la ville de Tenenkou subissait l’assaut d’une attaque « djihadiste ». Selon l’armée, le bilan des affrontements est de 3 militaires maliens morts, une victime civile, 5 blessés et 6 terroristes tués. Auparavant, le 5 janvier, le camp militaire de Nampala, près de la frontière mauritanienne, a été la cible d’une attaque terroriste. 14 militaires maliens y perdront la vie. Outre ces attaques terroristes, les groupes armés du Nord s’entredéchirent pour le contrôle du territoire. La localité de Tabankort, dans la région de Gao, par sa position géographique, est devenue, ces derniers moments, la convoitise des groupes armés, toutes tendances confondues (Gatia, Mnla et du Hcua etc.) Et cela, en violation flagrante du cessez- le-feu dans le Nord comme prévu dans les différents accords de médiation. Pour contrôler cette partie du territoire, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Mnla, Hcua et MAA) a attaqué la Minusma qu’elle accuse de soutenir des groupes armés favorables au gouvernement malien. Face aux tirs directs dans leur direction le 17 janvier, les casques bleus ont utilisé les moyens forts, en bombardant la position rebelle. Selon un communiqué de la MINUSMA, l’intervention a été effectuée conformément à son mandat qui l’autorise à user de la force pour protéger les populations civiles, son personnel et ses biens en cas d’attaque ou de danger imminent. Le mercredi 20 janvier, la tension qui a regagné Kidal s’est traduite par des manifestations contre la Minusma et des actes de désobéissance en brûlant des pneus sur les grandes artères de la ville et en s’attaquant aux équipements et aux bureaux de la Minusma. Des sources indiquent que la foule aurait réussi à investir l’aéroport de Kidal qui a été déserté par la mission onusienne. Ce regain de violences inouïes intervient alors que le gouvernement et les groupes armés doivent bientôt entamer une nouvelle étape des pourparlers dans la capitale algérienne. Au regard de tous ces évènements malheureux, on peut dire que le Nord du Mali est devenu une poudrière. Car, la violence a atteint une limite sans précédente, ces derniers temps, dans cette partie du pays qui échappe, visiblement à la fois, à tout contrôle de l’Etat central du Mali et même des nations unies. Pour aller vers la paix, il urge de trouver une solution à cette violence récurrente. Sans quoi, l’accord de paix risque d’être une chimère.

Madiassa Kaba Diakité

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