Le trafic automobile, la cuisson des aliments au bois et au charbon de bois et les brûlages non contrôlés des déchets sont les principaux polluants de la capitale.
A l’instar de nombreuses métropoles à croissance démographique forte, les problèmes environnementaux, notamment la qualité de l’air, sont de plus en plus perceptibles à Bamako. Afin de répondre à cette préoccupation, une étude, axée sur cette composante spécifique, a été diligentée en tenant compte des principaux secteurs responsables des émissions atmosphériques.
Le jeudi 22 janvier 2015, l’hôtel Salam a accueilli l’atelier de restitution des travaux sur la qualité de l’air dans le district de Bamako sous l’instruction du Projet sectoriel des transports (PST2). Ce projet a été crée pour le désenclavement en milieu urbain et rural.
Après 15 mois d’intenses activités de mesure, Armand Albergel, directeur général délégué d’Aria Technologies, Etienne de Vanssay, PDG de la société CapAir, et le chef de mission, Gérard Thibaut sont parvenus à la conclusion que la pollution du district serait liée à trois sources majeures de pollution atmosphérique.
Il s’agit du trafic automobile, que ce soit en raison des émissions des moteurs ou du soulèvement des poussières de rue, la cuisson des aliments au bois et au charbon de bois, ainsi que les brûlages non contrôlés de déchets. En outre, les chercheurs ont indiqué que le district de Bamako se situe parmi les villes polluées notamment par des particules, notamment le NO2, le benzène, le SO2, et le CO2.
Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 25 mars 2014 la pollution de l’air est désormais le principal risque environnemental pour la santé dans le monde avec 4,3 millions de décès en 2012 causés par la pollution de l’air intérieur, contre 3,7 millions de décès en 2012 causés par la pollution de l’air extérieur.
Impact sanitaire
Avec une population jeune particulièrement sensible aux effets de la pollution, notre pays est caractérisé par des maladies respiratoires, notamment la tuberculose. Les enquêteurs ont recommandé l’acquisition d’un laboratoire, le renforcement des législations et normalisation, ainsi que la sensibilisation des populations.
S’y ajoutent le perfectionnement des conducteurs routiers professionnels à la conduite économique de minibus et de taxis en vue de réduire la consommation de carburant et les émissions de polluants correspondants, le revêtement des voies en terre dans le but à diminuer les teneurs en particules dans l’air, soit 40 % en termes d’émissions du district.
La fluidification de l’écoulement du trafic en ville et le développement de l’usage des foyers améliorés, ainsi que la création d’un centre de traitement des déchets pour une réduction des brûlages individuels (tri, fabrication de compost, enfouissement de certains déchets et incinération avec récupération d’énergie) ont été également évoqués par Aria et CapAir.
Ousmane Daou