Alors que la Minusma et l’Algérie, au sortir d’une réunion à Alger, appellent à “la cessation immédiate des hostilités ; l’arrêt de tout acte de harcèlement et de violence envers la population civile ; le respect de la libre circulation des personnes et des biens ; et l’arrêt de tout acte ou propos provocateur pouvant nuire au renforcement de la confiance entre les parties”, le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (Mnla), lui, à travers son porte-parole, Mossa Ag Attaher, déclare que "D'ici le 8 février, nous demandons aux soldats de l'armée gouvernementale et aux miliciens de se retirer des positions qu'ils ont occupées après le cessez-le-feu signé le 23 mai dernier”.
Aussi ajoute-t-il : « Nous demandons des excuses officielles (…) et des indemnités pour les familles des victimes, ainsi qu’un engagement ferme de neutralité de la part de la mission de l’Onu, faute de quoi nous ne reprendrons pas notre coopération avec elle ».
Le Mnla continue dans sa stratégie favorite: souffler le chaud et le froid. Ses leaders ont suspendu toute coopération avec la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, et menacent de rompre les négociations de paix organisées en Algérie après la mort de sept (7) de leurs combattants cette semaine lors d’une opération des casques bleus dans le nord du Mali.
Mardi dernier, des hélicoptères du contingent néerlandais de la Minusma ont mené un raid aérien contre les rebelles du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) dans le secteur de Tabankort, à une centaine de kilomètres au nord de Kidal. Les combattants du Mnla assiègent Tabankort, localité contrôlée par les alliés du mouvement Gatia. Des casques bleus sont également stationnés dans la ville pour assurer la protection de la population civile.
Dans un communiqué, la Minusma a affirmé avoir « été contrainte de recourir à la force en réponse à des tirs directs à l’arme lourde sur ses Casques bleus à Tabankort ». Mais depuis, c’est l’escalade; le Mnla ayant poussé les populations de Kidal à s’attaquer aux soldats de la Minusma stationnés à l’aéroport de Kidal, le mercredi. Ceux-ci durent abandonner leurs postes pour éviter tout bain de sang.
Le Vendredi 02 janvier, à l’issue des consultations qu’ils ont menées avec les parties concernées par la crise au nord Mali sur “les développements extrêmement préoccupants ayant marqué ces derniers jours la localité de Tabankort”, l’Algérie et la Minusma ont posé le constat que le processus de paix en cours est en péril. Aussi ont-ils appelé à:
“1. La cessation immédiate des hostilités ; l’arrêt de tout acte de harcèlement et de violence envers la population civile ; le respect de la libre circulation des personnes et des biens ; et l’arrêt de tout acte ou propos provocateur pouvant nuire au renforcement de la confiance entre les parties.
Le respect des engagements pris en vertu des accords de cessez-le-feu susmentionnés.
La tenue, de toute urgence, d’une réunion de la Commission Technique Mixte de Sécurité en vue de prendre les mesures devant assurer le respect des dispositions pertinentes de l’Accord du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre convenues le 13 juin 2014, notamment dans les localités de Tabankort, Intilit, Tissit et Tarkint.
La Minusma prendra, pour sa part, les mesures nécessaires pour le déploiement de ses forces en remplacement de toute présence armée et ce, en vue de la protection des populations civiles. La coordination des mesures à mettre en œuvre sera assurée par la Minusma avec la Ctms.”
Cet appel ne semble pas être partagé par le Mnla dont le porte-parole, Mossa Ag Attaher, a déclaré le même vendredi 22 janvier à Rabat (au Maroc) que « D’ici le 8, nous demandons aux soldats de l’armée gouvernementale et aux miliciens de se retirer des positions qu’ils ont occupées après le cessez-le-feu signé le 23 mai dernier, y compris Tabankort ». Mossa Ag Attaher a ajouté que « Nous demandons des excuses officielles (…) et des indemnités pour les familles des victimes, ainsi qu’un engagement ferme de neutralité de la part de la mission de l’Onu, faute de quoi nous ne reprendrons pas notre coopération avec elle ».
Le 8 février est en fait la date indiquée pour l’ouverture de la prochaine session de pourparlers entre le Gouvernement et les groupes armés en Algérle. Assurément, le Mali n’est pas encore sorti de l’auberge.
Baba SANGARÉ