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Accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité : La Minusma au centre de la polémique
Publié le mardi 27 janvier 2015  |  Le Républicain
Assassinat
© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.




Le 24 janvier 2015, la Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation du Mali(Minusma) signait un accord secret intitulé « accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité » avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). L’histoire aurait pu s’arrêter là si la Coordination n’avait pas, dans sa folie, collé le drapeau de son Etat fantoche et imaginaire « Azawad » sur l’entête du document qu’elle a publié sur internet. Un acte étrange de la part de la Minusma qui sort de ses prérogatives.
L’opinion nationale malienne est, aujourd’hui, surprise et offusquée par les nouvelles missions que vient de s’attribuer la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali(Minusma). En effet, après le bombardement par la Minusma, d’un véhicule du Mnla à Tabankort, le mardi 20 janvier 2015, s’en est suivi une insurrection de certaines populations du nord orchestrées par la Coordination des Mouvements de l’Azawad contre la mission onusienne. Après cette situation, on se demandait si la Minusma allait se montrer plus ferme avec les groupes armés qui ont violé le cessez le feu et continuent de terroriser les populations civiles de cette partie du pays.
Et cela, conformément à l’une des dispositions de son mandat, à savoir : la Protection des civils et du personnel des Nations Unies. Contre toute attente, cette mission vient de signer un accord secret avec les groupes armés dans le dos des autorités maliennes et, certainement du médiateur algérien. L’histoire aurait pu s’arrêter là si la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) n’avait pas collé le drapeau de son Etat fantoche et imaginaire « Azawad » sur l’entête du document publié sur internet. Face à la publication de ce document ; dite de manipulation par la Minusma, la force onusienne s’est retrouvée mal à l’aise.
Car du point de vue de l’opinion malienne, cet accord passé avec le Mnla et ses acolytes n’est ni plus ni moins qu’une reconnaissance pure et simple de ces mouvements sécessionnistes comme une entité étatique sur le territoire du Mali. Prise en flagrant délit, et créant désormais la polémique, la Minusma a produit un communiqué pour, non pas démentir la signature du document, mais plutôt pour protester contre la présence du drapeau du Mnla, devenu par la force des choses, le drapeau de tous ces groupes armés (djihadistes, HCUA, MAA, Ansar dine…), sur le document publié à Kidal le 24 janvier 2015. Comme une preuve de plus pour convaincre les partenaires occidentaux sur la connexion dangereuse entre la Minusma et les groupes armés du nord.
En tout cas, cet accord vient de donner raison au Mouvement de la Plateforme dirigé par Me Harouna Toureh, qui estime que l’attaque de Tabankort a été orchestrée par les forces onusiennes pour implanter les groupes armés dans les endroits stratégiques du nord. Au cours d’une conférence de presse animée le mercredi 21 janvier 2015, le mouvement de la plateforme fait part de son indignation face à la politique de « deux poids deux mesures » pratiquée par la Minusma. «Nous déplorons cet état de fait discriminatoire et exigeons de la Minusma un traitement équitable à défaut de sa neutralité dans les combats qui nous opposent sur le terrain aux terroristes du MNLA, du HCUA et du MAA belligérant», disait-il.
Avant de lancer un appel solennel à la communauté internationale en vue de demander à ses représentants au Mali de se conformer à leurs missions officielles et de traiter de façon impartiale les différentes parties belligérantes sur le terrain. A la suite de cette plateforme, c’est les populations de la ville de Gao qui ont, eux aussi, découvert avec indignation le pot au rose. D’où l’organisation d’une marche de protestation contre la Minusma, hier 26 janvier 2015, dans la cité des Askias. Le plus étonnant dans ce comportement étrange de la Minusma sur le terrain, est le silence assourdissant des autorités nationales, du médiateur international et de l’Assemblée des Nations Unies, à qui elle doit son mandat.
Et pourtant ledit mandat est clair et s’articule autour des points suivants, à savoir : Stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays ; Contribution à l’application de la feuille de route pour la transition, y compris le dialogue national et le processus électoral ; Protection des civiles et du personnel des nations unies ; Promotion et défense des droits de l’homme ; Soutien de l’action humanitaire ; Appui à la sauvegarde du patrimoine culturel ; Action en faveur de la justice nationale et internationale. En définitive, force est de constater que la Minusma est sortie de ses prérogatives en affichant en plein jour ses liaisons dangereuses avec les groupes séparatistes du Nord contre l’intérêt supérieur du Mali et de ses populations. Alors on peut se demander pour qui roule, réellement, la Minusma ?


Madiassa Kaba Diakité, Abdoulaye Ouattara
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