L'Algérie et le Niger veulent "mutualiser" leurs
moyens opérationnels et de renseignements pour lutter contre les groupes
jihadistes en activité dans le Sahel, a déclaré lundi à Alger le président
nigérien, Mahamadou Issoufou.
"Nous avons convenu de mobiliser et mutualiser nos capacités
opérationnelles et de renseignements pour faire face aux menaces terroristes
et organisations criminelles", a annoncé, cité par l'agence APS, M. Issoufou à
l'issue d'un entretien avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika.
"L'Algérie et le Niger sont deux pays qui partagent près de 1.000 km de
frontières et qui ont de grands espaces désertiques dont il faut assurer la
sécurité", a-t-il souligné.
Les deux chefs d'Etats ont également discuté de la situation chez leurs
voisins, la Libye, en proie au chaos, et le Mali où l'Algérie conduit une
médiation en vue d'un accord entre Bamako et la rébellion touarègue.
Le Niger fait partie des cinq Etats du Sahel qui ont appelé à une
intervention internationale "pour neutraliser les groupes armés" en Libye,
plongée dans l'anarchie depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011. Début
janvier M. Issoufou avait jugé "indispensable" une intervention internationale
dans ce pays.
Alger préconise, au contraire, un dialogue national, une réconciliation
nationale et la consolidation des institutions démocratiques en Libye.
Sur le plan bilatéral, le président nigérien a estimé que "la coopération
entre les deux pays se porte très bien" et qu'elle est appelée à connaître
"une nouvelle impulsion dans les domaines économique, politique, sécuritaire
et social".
L'Algérie qui attire depuis deux ans des milliers de migrants africains, a
commencé début décembre à reconduire vers leur pays des milliers de migrants
nigériens, en majorité des femmes et des enfants en situation irrégulière,
officiellement à la demande du gouvernement nigérien.
Le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini avait expliqué en novembre
devant le Parlement de son pays que l'Algérie devait reconduire des Nigériens
"au nombre de 3.000, sans emploi, et qui vivent malheureusement de la
mendicité".
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