NANTERRE, 28 sept 2012 (AFP) - Un juge d'instruction de Nanterre a prononcé
mardi un non-lieu dans l'enquête sur la mort d'Abou Bakari Tandia, un Malien
de 38 ans tombé dans le coma lors d'une garde à vue en 2005 puis décédé, a
annoncé l'avocat de la famille, confirmant une information du Parisien.
Le 5 décembre 2004, M. Tandia, 38 ans, était interpellé par des agents du
commissariat de Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour séjour irrégulier. Le
lendemain, il était hospitalisé dans le coma et décédait le 25 janvier 2005
sans avoir repris connaissance.
Selon la version policière, Abou Bakari Tandia s'était volontairement cogné
la tête contre la porte de sa cellule de garde à vue, entraînant un coma.
Dans cette affaire, après un premier classement sans suite du parquet de
Nanterre, une instruction avait été ouverte en 2005 et cinq policiers placés
sous le statut de témoin assisté.
Dans son ordonnance de non-lieu, le juge a estimé, selon l'avocat de la
famille de M. Tandia, Me Yassine Bouzrou, qu'il n'y avait "aucune certitude
sur les circonstances de la mort" de M. Tandia et que l'instruction n'a "pas
permis de déterminer la responsabilité des policiers".
"C'est une décision totalement incompréhensible", s'est insurgé Me Bouzrou,
ajoutant que ses clients allaient interjeter appel.
Me Bouzrou a notamment rappelé que "différentes expertises médicales
indiquaient que la version des policiers était peu compatible (avec les
constatations) et que le décès était lié à des contentions répétées".
"La dernière des quatre magistrats instructeurs dans ce dossier a balayé
toutes les expertises médicales pour nommer un nouvel expert, qui n'a
notamment pas participé à la reconstitution, et qui, en deux mois, a conclu
que la version des policiers était parfaitement compatible, en ne se basant
que sur leurs dires", a-t-il dénoncé.
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